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samedi, 09 avril 2011

Sous haute surveillance politique

Préface de Pierre le Vigan au livre “ Sous haute surveillance politique” de Philippe Randa
(Chroniques barbares VIII – Éditions Dualpha)

Le_ViganRanda_2.gifComme adjectif, le mot « chronique » désigne quelque chose qui dure longtemps. Comme une maladie, ou comme l’avenir dont chacun sait, au moins depuis Althusser, qu’il dure longtemps puisque sous ce titre il publia un livre. Précisément, les chroniques de Philippe Randa, dont il nous livre le hui­tième volume, concernent une maladie durable. C’est celle de notre pays. Comment nommer ce mal ?
Comme toutes les maladies graves, elle a plusieurs aspects. Elle atteint le corps et l’âme. Elle vient à la fois du corps et de l’âme.
C’est la maladie d’un pays qui vit à crédit, mais c’est aussi et surtout la maladie d’un pays qui ne se respecte plus, c’est la maladie d’un pays qui accepte une immigration de peuplement et de remplacement, mais aussi qui dévalorise le travail manuel, c’est la maladie d’un pays qui donne des leçons de morale au monde entier et ne montre pourtant que l’exemple de l’assujétissement volontaire aux États-Unis, d’un pays ubuesque qui prétend réduire la criminalité tout en licenciant des compagnies de CRS, dont les gouvernants ont affiché la proposition de « travailler plus pour gagner plus », alors qu’ils n’ont en réalité su que faire venir plus d’étrangers pour faire baisser plus encore les salaires.
C’est le drame d’un pays où les collusions entre les « élites », de droite comme de gauche et les grandes entreprises n’ont jamais été aussi flagrantes, jusqu’à devenir caricaturales.
Bref, notre pays est schizophrène et il accepte d’être dirigé par des imposteurs. Il grogne contre ceux qui lui mentent et ne se donne pas les moyens de les sortir du jeu politique. Notre pays ne veut pas prendre de risque. Aussi, il reconduit au pouvoir la vieille droite et la vieille gauche et il prend tout simplement le risque de mourir. Il est vrai que tout est mis en œuvre par les élites pour développer les faux choix. Si vous êtes anticapitalistes, l’ultragauche vous propose de rejoindre son combat, mais vous im­pose plus d’immigrés et des régularisations automatiques des sans papiers. Si le déclin du sens des responsabilités vous insupporte, la droite vous propose son prêt-à penser pro-américain, la collaboration à des expéditions néo-coloniales en Afghanistan, et un anti-islamisme instrumentalisé pour accréditer la thèse du choc des civilisations et vous solidariser avec toutes les entreprises atlantistes présentes et à venir. Comme peut-être, demain, une croisa­de contre l’Iran. Au nom de la « liberté » et des « droits de l’homme » bien sûr.
Et peut-être, demain encore, le choix électoral en France sera-t-il : Sarkozy ou Strauss-Kahn ? Et, pour les penseurs, pourquoi pas : Jacques Attali ou Alain Minc ? Au plan politique, le « système », comme disait Jean Maze (auteur de L’anti-système, 1960), met en place de faux choix pour que « tout bouge sans que rien ne change. »
C’est une entreprise scélérate qui, jusqu’ici, a plutôt bien marché et a fait sortir notre pays de l’histoire jusqu’à lui supprimer toute conscience de soi. On comprend pourquoi, comme l’écrit Philippe Randa, la nouvelle disposition juridique sur le référendum dit d’initiative populaire est tellement encadrée, est tellement mise « sous haute surveillance politique » – c’est le titre de son livre – que ce référendum ne risque guère d’être le moyen d’un réveil du peu­ple, si celui-ci était frappé d’un éclair de lucidité et sortait de la dépolitisation soigneusement orchestrée pour que les « élites » continuent de jouir du pouvoir sans être dérangées. Il est vrai qu’il y a aussi l’anesthésie que Philippe Randa appelle fort bien « l’information du vide » : 20 mn consacrée à la météo, « attention il fait froid, couvrez vous » ou bien « attention, il va faire chaud, buvez. »
Et pourtant, ce pays, je l’aime et Philippe Randa l’aime aussi. C’est pourquoi il en parle tant, avec ironie, sans illusions excessives, mais avec quelque tendresse aussi. Car notre pays fut grand et se porta haut et loin.
Un pays est une porte vers l’universel. Si on refuse de passer la porte, on reste tout le temps chez soi. Si la porte est tout le temps ouverte, ce n’est plus une porte et la maison se délabre et à terme s’effondre. C’est pourquoi l’éloge des frontières que fait Régis Debray dans son récent livre n’est pas l’éloge de l’enfermement, c’est l’éloge des différences, ce qui est tout autre chose.
C’est pourquoi l’accueil de quelque 200 000 étrangers supplémentaires (au bas mot et hors les clandestins) tous les ans en France est une folie.
« Derrière la disparition apparente des identités, écrit de son coté Hervé Juvin, derrière la disparition apparente de tous ce qui sépare les hommes, nous sommes en fait en train d’assister à un régime de séparation infiniment plus rigoureux que les autres, sauf qu’il est fondé sur une chose et une seule chose, votre utilité économique, et, pour le dire ainsi, votre patrimoine et votre pouvoir d’achat. »
Oui, ces chroniques de l’année 2010, qui portent sur des événements que nous avons tous en mémoire, nous restituent un climat, une ambiance, celle d’une France qui s’oublie, qui oublie les rapports de force dans le monde, qui oublie la différence des civilisations, qui n’est pas forcément leur choc, mais qui est leur altérité, et qui est l’altérité même des hommes et des communautés, même les plus petites ou les plus spécifiques, telles que Michel Maffesoli en fait l’analyse depuis des années.
Hervé Juvin le dit encore : « La demande identitaire, comme le retour au politique et à la frontière, sont les éléments centraux de la sortie de la crise mondiale. » Le localisme comme échelon du sociétal et de l’économique, le national comme échelon du politique, la civilisation européenne comme échelon du projet, du mode d’être-ensemble et voie vers un universel différencié, telles sont les moyens, à notre portée, d’un ordre nouveau et impérial. Tout le contraire de l’impérialisme du nouvel ordre mondial.

Pierre Le Vigan est un collaborateur d’Éléments et de de Flash Infos magazine depuis sa création. Il est également l’auteur de plusieurs livres.

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vendredi, 08 avril 2011

Tout s'accélère: la maladie de l'urgence

Tout s’accélère : la maladie de l’urgence

par Pierre LE VIGAN

2866996630_1.jpgTout s’accélère. Nous mangeons de plus en vite. Nous changeons de modes vestimentaires de plus en plus vite. L’obsolescence de nos objets quotidiens (téléphone mobile, I-Pad, ordinateur, etc.) est de plus en plus rapide. Nous envoyons de plus en plus de courriels, ou de S.M.S. Nous lisons de plus en plus d’informations en même temps (ce qui ne veut pas dire que nous les comprenons). Nous parlons de plus en plus vite : + 8 % de mots à la minute entre l’an 2000 et 2010. Nous travaillons peut-être un peu moins mais de plus en plus vite – conséquence logique de la R.T.T. Les détenteurs d’actions en changent de plus en plus souvent : la durée moyenne de possession d’une action sur le marché de New York est passée de huit ans en 1960 à moins d’un an en 2010. Nous imaginons et produisons des voitures de plus en plus vite. Nous zappons d’un film à l’autre de plus en plus vite : les films ne durent même pas une saison, parfois moins d’un mois. Ils passent sur support D.V.D. de plus en plus rapidement après leur sortie en salle, parfois presque en même temps. Les films anciens (qui n’ont parfois que trois ans) que l’on peut encore voir en salles diminuent à grande vitesse : l’oubli définitif va de plus en plus vite. C’est ce que Gilles Finchelstein a bien analysé sous le nom de La dictature de l’urgence (Fayard, 2011). L’urgence va avec la profusion, la juxtaposition des divers plans du vécu et la dissipation. Dans le même temps que la durée de vie des films est de plus en brève, pour laisser la place à d’autres, le nombre de plans par films s’accélère – et est quasiment proportionnel à la médiocrité des films. Conséquence : les plans longs sont de moins en moins nombreux. Et… de plus en plus court ! Trois secondes cela commence à être beaucoup trop long. Il se passe de plus en plus de choses à la fois dans les feuilletons : comparons Plus Belle La Vie (P.B.L.V. pour faire vite) à Le 16 à Kerbriant (1972). Paul Valéry écrivait : « L’homme s’enivre de dissipation : abus de vitesse, abus de lumière, abus de toxiques, de stupéfiants, d’excitants, abus de fréquences dans les impressions, abus de diversités, abus de résonances, abus de facilités, abus de merveilles. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus (Variété, 1924). »

Il y a plus de cinquante ans, André Siegfried de son côté analysait « l’âge de la vitesse » dans Aspects du XXe siècle (Hachette, 1955). Il soulignait que la vitesse des bateaux avait été multipliée par cinq avec la vapeur remplaçant la voile. Que ne dirait-il quand aux progrès de la capacité de stockage et de calcul de nos ordinateurs ! Mais la vitesse peut être un vice : le « seul vice nouveau du XXe siècle » avait dit Paul Morand. « L’homme résistera-t-il en à l’accroissement formidable de puissance dont la science moderne l’a doté ou se détruira-t-il en le maniant ? Ou bien l’homme sera-t-il assez spirituel pour savoir se servir de sa force nouvelle ? », s’interrogeait encore Paul Morand (Apprendre à se reposer, 1937).

9782081228740.jpgElle nous fait bouger de plus en plus vite, ou surtout, elle nous fait croire que ce qui est bien c’est de bouger de plus et plus, et de plus en plus vite. En cherchant à aller de plus en plus vite, et à faire les choses de plus en rapidement, l’homme prend le risque de se perdre de vue lui-même. Goethe écrivait : « L’homme tel que nous le connaissons et dans la mesure où il utilise normalement le pouvoir de ses sens est l’instrument physique le plus précis qu’il y ait au monde. Le plus grand péril de la physique moderne est précisément d’avoir séparé l’homme de ses expériences en poursuivant la nature dans un domaine où celle-ci n’est plus perceptible que par nos instruments artificiels. »

Notre société malade de l’urgence

Nos enfants sont les enfants de l’urgence. Et tout simplement parce que nous-mêmes sommes fils et filles de l’urgence. Et ce sentiment d’urgence va avec la vitesse. Si c’est grave, et il n’y a pas d’urgence sans gravité, alors, il faut réagir tout de suite. De nos jours, explique la sociologue et psychologue Nicole Aubert, l’homme doit réagir aux événements « en temps réel ». Au moment même. Plus encore, même quand il « ne se passe rien », il est sommé d’être « branché », connecté avec le monde, au cas où il se passerait quelque chose. Une urgence par exemple. L’homme est mis en demeure de provoquer des micro-événements sans quoi il ne se sent pas vivre. Il s’ennuie. De ce fait, ce ne sont pas seulement les machines, c’est l’homme lui-même qui vit « à flux tendu ». La durée, qui suppose l’endurance, a été remplacée par la vitesse, qui répond à une supposée urgence. Mais cette vitesse n’a pas une valeur optimum, c’est l’accélération qui est requise. La bonne vitesse c’est la vitesse supérieure à celle d’hier. De même qu’un ordinateur performant ce n’est pas un ordinateur qui suffit à mes besoins c’est un ordinateur plus performant que les autres et en tout cas plus performant que ceux du trimestre dernier. Il y a dans ce culte de l’urgence et de la vitesse – ce n’est pas la même chose mais cela va ensemble – une certaine ivresse.

« L’expérience majeure de la modernité est celle de l’accélération » écrit Hartmut Rosa (Accélération. Une critique sociale du temps, La Découverte, 2010). Nous le savons et l’éprouvons chaque jour : dans la société moderne, « tout devient toujours plus rapide ». Or le temps a longtemps été négligé dans les analyses des sciences sociales sur la modernité au profit des processus de rationalisation ou d’individualisation. C’est pourtant le temps et son accélération qui, aux yeux de Hartmut Rosa, permet de comprendre la dynamique de la modernité. Pour ce faire, nous avons besoin d’une théorie de l’accélération sociale, susceptible de penser ensemble l’accélération technique (celle des transports, de la communication, etc.), tout comme l’accélération du changement social (des styles de vie, des structures familiales, des affiliations politiques et religieuses) et l’accélération du rythme de vie, qui se manifeste par une expérience de stress et de manque de temps. La modernité tardive, à partir des années 1970, connaît une formidable poussée d’accélération dans ces trois dimensions. Au point qu’elle en vient à menacer le projet même de la modernité : dissolution des attentes et des identités, sentiment d’impuissance, « détemporalisation » de l’histoire et de la vie, etc. L’instantanéisme tue la notion même de projet, fut-il moderne. « En utilisant l’instantanéité induite par les nouvelles technologies, la logique du Marché, avec ses exigences, a donc imposé sa temporalité propre, conduisant à l’avènement d’une urgence généralisée. » note Nicole Aubert (Le culte de l’urgence, Flammarion, 2004; L’individu hypermoderne, Eres, 2004).

paulmorand-lhommepresse.jpgHartmut Rosa montre que la désynchronisation des évolutions socio-économiques et la dissolution de l’action politique font peser une grave menace sur la possibilité même du progrès social. Déjà Marx et Engels affirmaient ainsi que le capitalisme contient intrinsèquement une tendance à « dissiper tout ce qui est stable et stagne ». Dans Accélération, Hartmut Rosa prend toute la mesure de cette analyse pour construire une véritable « critique sociale du temps susceptible de penser ensemble les transformations du temps, les changements sociaux et le devenir de l’individu et de son rapport au monde ».

L’ivresse de la vitesse fait même que la figure tutélaire de notre société est la personnalité border line, une personnalité qui recherche toujours l’extrême intensité dans chaque instant. Mais la contrepartie de cette recherche est la fragilité : la désillusion, le dégrisement douloureux, l’atonie, la désinscription dans une durée qui ne fait plus sens parce qu’elle n’a jamais été la durée d’un projet et que l’intensité ne peut suppléer à tout. C’est pourquoi on peut analyser certaines maladies de l’âme comme des réponses plus ou moins conscientes à une pression du temps social vécue comme excessive (Nicole Aubert, Le culte de l’urgence. La société malade du temps, Flammarion, 2003).

La dépression, une stratégie de ralentissement du temps ?

Ainsi la dépression est-elle en un sens une stratégie de ralentissement du temps. L’homme dépressif succède à l’homme pressé – celui-ci dans tous les sens du terme, pressé de faire les choses et pressé comme un citron. Le dépressif se donne du temps – et c’est sans doute cela aussi que Pierre Fédida désignait, paradoxalement, comme « les bienfaits de la dépression ». Bien évidemment cette solution n’est pas satisfaisante si elle perdure, car le dépressif mélancolique souffre d’un temps sans histoire personnelle possible, par sentiment de perte irrémédiable et de destruction de son estime de soi. La cassure de l’« élan personnel » du mélancolique lui interdit de produire sa temporalité propre. La dépression ou la griserie passagère, toujours à réactiver, du psychopathe border line, tels sont ainsi les deux effets du culte de l’urgence.

L’ensemble de notre société et de ses dirigeants est pris dans cette obsession d’une temporalité « en temps réel », c’est-à-dire d’un temps de l’action sans délai de transmission. Action sans médiation. C’est une fausse temporalité. C’est un instantanéisme ou encore un présentisme. Les plans d’urgence fleurissent, élaborées eux-mêmes dans l’urgence. Les lois d’urgence aussi : sur les Roms, sur les étrangers délinquants, sur le logement, sur des sujets aussi techniques que la suppression du tiers payant quand on refuse un médicament générique (Rousseau, reviens, ils ont oublié la grandeur de la Loi), etc. De là un « mouvementisme » (Pierre-André Taguieff), puisqu’il s’agit de toujours « coller » à un présent par définition changeant. Aussi, au culte de l’urgence doit succéder un réinvestissement du temps dans son épaisseur. Il est temps de réencastrer l’instant dans le temps du projet et de la maturation. « Il est temps qu’il soit temps » dit Paul Celan (Corona). Par principe, le temps est « ce qui nous manque ». C’est la condition humaine. « L’art a besoin de ce temps que je n’ai pas » dit Paul Valéry.

Résister à l’urgence

L’urgence ? Réagir dans l’urgence, c’est souvent la catastrophe. Au nom de l’urgence, c’est le titre d’un film d’Alain Dufau (1993) sur la construction, très vite et trop vite, des grands ensembles H.L.M. dans les années 50 à 70 (cf. les sites Voir et agir et Politis, Au nom de l’urgence). Au nom de l’urgence, ce pourrait aussi être le nom d’un reportage sur la folie de l’immigration décidée par le grand patronat et les gouvernements qui lui étaient et lui sont inféodés à partir de 1975. (cf. Hervé Juvin, « Immigration de peuplement » sur le site Realpolitik.tv). Immigration décidée pour fournir, très vite, de la main d’œuvre pas cher au patronat des trusts et pour tirer tous les salaires, y compris bien sûr ceux des Français, vers le bas.  Au nom de l’urgence, c’est la réaction de Sarkozy et de presque toute la classe politico-médiatique face à la répression rugbyllistique des agitations et rebellions (armées) en Libye par Mouammar Kadhafi. Réaction inconsidérée et épidermique. En urgence et à grande vitesse, c’est même ainsi que l’on décide de la construction ou non de lignes de train à grande vitesse, dites T.G.V.

Un nouveau dictionnaire des idées reçues de Flaubert dirait donc peut-être : « Urgence. Répondre à ». Répondre en urgence à la question du mal-logement par exemple. Avec… des logements d’urgence. Erreur. La bonne réponse est : « Résister à ». Il faut (il faudrait !) résister à l’urgence. Mais ce n’est pas si simple. La preuve : en tapant sur un célèbre moteur de recherche « résister » et « urgence », vous n’obtenez guère de réponses sur le thème « Il faut résister à l’urgence, au Diktat de l’urgence, et voici comment » mais beaucoup de réponses du type « Il est urgent de résister » ! Ce qui n’est pas du tout la même chose et est même le contraire. 0r s’il est parfois nécessaire de résister (à bien des choses d’ailleurs), il est plus nécessaire encore de comprendre à quoi l’on devrait résister, pourquoi on en est arrivé là, et comment résister de manière efficace – ce qui nécessite en général de prendre un peu de temps. Le contraire de réagir dans l’urgence.

Les techniques proliférantes nous imposent l’immédiateté. Difficile de répondre à Nicolas Gauthier que son courrier nous demandant pour jeudi au plus tard un papier sur l’urgence est arrivé trop tard, pour cause d’un accident de cheval au relais de poste. Dans le même temps, nous vivons de plus en plus vieux mais sommes de plus en plus angoissés par l’avenir, par le temps, et surtout par… la peur du manque de temps. Jacques André, professeur à l’Université Paris-Diderot, a appelé cela Les désordres du temps (P.U.F., 2010). L’immédiateté en est un des aspects, la frénésie de « ne pas perdre son temps » en est un autre aspect : elle amène à aller vite, à faire plein de choses en peu de temps, voire… en même temps, à rencontrer plein de nanas parce que le temps est compté, à être tout le temps « surbooké » sans guère produire de choses définitives ni même durables. Nicole Aubert écrit : « Pour les drogués de l’urgence, atteindre le but fixé, s’arrêter, c’est l’équivalent de la mort. On le voit très bien dans les séries télévisées qui ont actuellement le plus de succès : Urgences, 24 heures chrono… Elles mettent en évidence que si l’on cesse de foncer ne serait-ce qu’une seconde, quelqu’un va mourir. » Exemple : que restera-t-il de Sarkozy ? Le symbole d’un homme pressé, inefficace, et un peu dérisoire. Trois fois moins que Spinoza ou Alain de Benoist, qui n’ont pas fait de politique mais qui ont pris le temps d’une œuvre et d’une pensée.

Chercher la performance donc la vitesse est gage d’efficacité dans notre monde. Ce n’est pas strictement moderne. Napoléon, le dernier des Anciens, était comme cela. Mais le monde moderne tend à ériger cela – qui était l’exception – en modèle. Le rapport faussé au temps est une des formes du malaise de l’homme moderne. « Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’incuber les événements et de les élever au statut d’événements psychiques  » note le psychanalyste Richard Gori. Nous nous laissons ballottés par le présent sans nous donner le temps de le digérer. Nous ne maîtrisons plus rien car toute notre énergie est dans la réaction à ce qui nous arrive. Le psychanalyste Winnicott note : « Pour pouvoir être et avoir le sentiment que l’on est, il faut que le faire-par-impulsion l’emporte sur le faire-par-réaction. » Il faudrait pour cela échapper à la pression, c’est-à-dire à l’urgence. Laurent Schmitt, professeur de psychiatrie, s’interroge, dans Du temps pour soi (Odile Jacob, 2010) sur notre faculté à suroccuper notre temps, fusse par des futilités. « Cette facilité à combler le moindre temps mort conduit tout droit à l’ennui et au mal-être. Voici un nouvel enjeu essentiel à notre qualité de vie. Le combat ne se limite plus à gagner du temps libre mais à reconnaître “ notre ”  temps, derrière les multiples occupations, celui en accord avec notre intimité et nos vraies aspirations. » En fait, ce que l’économiste américain Joseph Stiglitz appelle Le triomphe de la cupidité concerne aussi notre rapport au temps. Peter Sloterdijk remarque : « Notre nouveau rapport au temps peut s’appréhender comme “ existentialisme de la synchronisation ” et implique « l’égalité de tous devant le présent homogène de la terre. »

Ne pas vouloir « perdre son temps », ne pas discuter avec un inconnu, ne pas consacrer du temps à un gamin revêche, etc., à un certain degré, cela relève de l’égoïsme. De la volonté forcenée de ne pas « gaspiller son temps ». Se libérer de l’urgence, c’est aussi se libérer de cela.

Le culte de l’urgence est lié à celui de la transparence. Il s‘agit de réagir vite à une situation que l’on suppose claire, transparente, sans équivoque. Les deux maux se tiennent. Ils concourent tous deux à ce que Pierre Rosanvallon appelle « la myopie démocratique ». La logique du monde moderne, c’est de saturer à la fois l’espace et le temps. « Le progrès et la catastrophe sont l‘avers et le revers d’une même médaille. C’est un phénomène qui est masqué par la propagande du progrès », note Paul Virilio. La propagande du progrès est en d’autres termes le court-termisme, l’absence d’horizon. Face à cela, la fonction présidentielle, à laquelle nous pouvons penser hors de l’urgence – il reste plus de douze mois – devrait répondre aux besoins de long terme, de permanence des choix et des identités, à la sécurité de notre être personnel et collectif, on appelle cela la nation, ou plus simplement encore : le peuple, notre peuple. L’exercice de cette fonction devrait répondre aux besoins de durabilité de la France, notre pays, et de l’Europe, notre destin. Le moment viendra où il faudra s’en souvenir.

Pierre Le Vigan

• D’abord paru dans Flash, n° 62, 24 mars 2011, (quelques modifications et ajouts ont été introduits pour le présent texte).


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jeudi, 07 avril 2011

Terre & Peuple n°47 - Editorial de Pierre Vial

Terre et Peuple n°47

La guerre civile en France?

Multiculturalisme ou multiracialisme?

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Editorial

Par Pierre Vial

L’hebdomadaire Marianne a publié un « Hors-série » (février-mars 2011) intitulé « La guerre civile en France ». Où il s’agit de passer en revue les conflits qui ont opposé les Français entre eux, depuis la guerre de Cent Ans jusqu’en mai 68 (il est affirmé, au passage, qu’ « il n’y a pas eu de génocide en Vendée »…on sait que le concept de génocide doit être réservé à certains) . Mais avec un prolongement jusqu’à nos jours, qui éclaire l’objectif réel de la publication. Dans un « Avant-propos » intitulé « Le spectre », il s’agit de mettre en garde les « citoyens »  contre les tentations qui pourraient les guetter : « Aujourd’hui, c’est d’une forte minorité musulmane qu’une partie de l’opinion, aiguillonnée par les démagogues, s’effraie. Les émeutes urbaines, des faits divers sordides, les ratés d’une insertion sociale malade du chômage créent un climat d’appréhension dangereux ». Moralité : « La France est défiée de reconstruire avec tous ses citoyens les principes d’un vouloir vivre ensemble sans esprit d’exclusion ». Car, bien sûr, on évite de poser la seule bonne question : ces « émeutes urbaines », ces « faits divers sordides », la faute à qui ? A quels « citoyens » ?

De l’extrême gauche à une ex-Nouvelle Droite qui, si j’ai bien compris, veut être aujourd’hui classée à gauche,  en passant par toutes les nuances de la gauche et de la droite parlementaires, c’est à dire alimentaires, on nous sert la tarte à la crème du « vivre ensemble ». Mais, pour « vivre ensemble », encore faut-il en avoir envie.

On connaît la chanson. Il y a « des problèmes » ? La raison en est « sociale ». Il faut donc accélérer la mixité. Mixité sociale, dit-on officiellement. En fait mixité raciale, comme tout le monde le sait mais n’ose le dire de peur d’être « pris en charge » par les nouveaux Inquisiteurs. Pas un mot, bien sûr, quant à la seule et vraie raison des « dysfonctionnements », comme on dit pudiquement, de la société « française » : une société multiraciale est, inévitablement, une société multiraciste. Parler de « guerre civile » évite de parler de la seule guerre, inévitable, qui vient : la guerre raciale. Et les apprentis-sorciers qui rêvent que « la République » va, grâce à ses « valeurs » (la « laïcité », cheval de bataille de Sarkozy…et de Marine Le Pen) , pouvoir mettre tout le monde d’accord, vont se réveiller dans un cauchemar sanglant. Ils auront tout fait pour.

Cependant des politiciens, qui ont les yeux vissés en permanence sur les chiffres des instituts de sondage, commencent à s’inquiéter. Au sujet de la seule question qui compte vraiment pour eux : leur réélection. Qui semble menacée par une évolution de l’état d’esprit des populations dans divers pays d’Europe, où l’immigration est enfin perçue pour ce qu’elle est, c’est à dire une invasion. Aussi faut-il jeter du lest. Le multiculturalisme, adopté comme recette miracle du « vivre ensemble » dans les pays confrontés à une forte immigration, est aujourd’hui répudié par nombre de politiciens de premier plan. La première, la chancelière allemande Angela Merkel a brisé le tabou, en déclarant le 16 octobre 2010 que « le multikulti a complètement échoué ». En Grande-Bretagne, le premier ministre David Cameron a embrayé le 5 février en dénonçant  un multiculturalisme d’Etat » qui amené la Grande-Bretagne à tolérer des comportements « en contradiction complète avec nos valeurs ». Bon dernier, Sarkozy déclare à son tour, le 10 février, sur TF1 : « La vérité, c’est que dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait ». Bel exemple de retournement de veste de la part de celui qui, il n’y a pas si longtemps, n’avait que la « discrimination positive » à la bouche, tout le monde sachant bien qu’il s’agissait, avec cette belle formule, de favoriser systématiquement et sur tous les plans les envahisseurs au détriment des Européens.

A l’heure où les vagues d’invasion en provenance du sud de la Méditerranée prennent des proportions cataclysmiques, les débats oiseux sur l’intérêt du multiculturalisme sont proprement criminels et ceux qui, d’une façon ou d’une autre, s’y prêtent, sont coupables de haute trahison à l’égard de nos peuples européens. Qu’ils y réfléchissent : l’accélération de l’Histoire que nous sommes en train de vivre peut provoquer l’apparition d’une légitime justice populaire qui n’aura nul besoin d’un quelconque Tribunal Pénal International.

Vous pourrez vous procurer ce numéro au stand de Terre et peuple samedi prochain 9 avril lors du colloque de Synthèse nationale sur les 35 ans du regroupement familial à Paris (cliquez ici).

 

lundi, 28 mars 2011

Zitat: Joachim Fernau

 

Der „Staat“ hat mich nie gekannt, nie angesehen. Ich habe ihn immer nur kennengelernt, wenn er wie ein von der Sauftour heimkehrender Vater mich entdeckte und prügelte. Fallen Sie nicht auf die Lüge hinein, dass Vaterland gleich Staat ist.

Joachim FERNAU.

 

L’ « Etat » ne m’a jamais reconnu, ne m’a jamais honoré. Je ne l’ai connu que d’une façon : comme on connaît un père qui revient fin saoul après une virée dans les bistrots, qui vous trouve dans la maison et vous rosse. Ne tombez jamais dans l’erreur de croire que la patrie équivaut à l’Etat.

Joachim FERNAU.

 

Never was I recognized nor honoured by the “State”. I’ve only known it in a single way : as a shit-faced father coming home after having done all the pubs and who discovers and smacks you. Never believe the lie that tells you that Fatherland equals State.

Joachim FERNAU. 

vendredi, 18 mars 2011

Bref manifeste pour un futur proche

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Bref manifeste pour un futur proche

par Gustave LEFRANÇAIS

« Il ne faut pas agir et parler comme nous l’avons appris par l’héritage de l’obéissance. »

Héraclite

« La vie pure est le mouvement de l’Être. »

Hegel, L’esprit du christianisme et son destin.

« À l’opposé  du mot d’ordre conservateur: “ Un salaire équitable pour une journée de travail équitable ”, les prolétaires doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire: “ Abolition du salariat”. »

Marx, Salaire, prix et profit.

Les positions synthétiques qui suivent conduisent toute action et toute réflexion qui n’entendent  pas améliorer la société du spectacle de l’aliénation mais qui visent – a contrario – à redonner vraie vie à l’existence humaine. Elles témoignent des nécessaires jalons de l’énergie historique pour une véritable pratique révolutionnaire de destruction de la société de l’avoir et en défense intégrale de la communauté de l’être… Elles découlent de la rencontre plurielle et anti-dogmatique d’hommes et de femmes en quête de rencontre humaine à l’amont de tous horizons et à l’aval d’une seule perspective : celle d’une intervention cohérente pour atteindre la possibilité d’une situation où l’être de l’homme trouve effectivement l’homme de l’être.

Par conséquent, elles sont là la simple mais riche expression du mouvement réel de l’aspiration communiste qui – depuis des siècles de luttes déclarées ou obscures -  traverse l’humanité après que celle-ci, en rupture de la tradition communautaire primordiale, eut été séparé  de son rapport générique au devenir cosmique du vivre authentique et qu’elle cherche consciemment ou inconsciemment à retrouver le fil d’un temps non-monnayable où l’humain non-divisé ignorait les profanations de la domestication politique et de la tyrannie économique.

Avant la culture du travail pour la vente existait un monde où l’homme ne produisait que pour ses seuls besoins en des conditions où l’inestimable volupté d’habiter en les plaisirs de la terre sacrale n’avait pas de prix. À la suite du surgissement des productions de l’échange et du profit, a éclos  la société de l’avoir qui a progressivement détruit la vieille et ancestrale communauté de l’être pour faire naître le dressage civilisationnel qui, d’ancien régime à domination mercantile faussement contrôlée à régime nouveau de despotisme marchand véritablement incontrôlable, a façonné progressivement les conditions d’émergence de l’actuelle dictature démocratique du marché totalitaire.

L’actuel énoncé ne dit rien d’autre qui ne soit le produit des expériences passées de l’humanité dés-humanisée en lutte perpétuelle de retour à la vérité d’elle-même, sur la base vivante et millénaire des incessantes jacqueries paysannes puis des insurrections  ouvrières ainsi que des leçons qu’en ont tiré tout au long de l’histoire les organisations révolutionnaires qui ont su jaillir ici ou là pour déclarer que l’émancipation de l’humanité passait d’abord par la liquidation de la société de l’argent et de la mystification politique.

Les présents repères se réclament ainsi des apports subversifs et successifs de la Ligue des communistes de Marx et Engels, de l’Association internationale des travailleurs et de toutes les fractions radicales qui se sont manifestées dans la claire dénonciation du capitalisme d’État bolchévique en toutes ses variations successives de permanente duplicité complice avec les lois de la souveraineté marchande. La conscience historique qui est née de cette inacceptation voulue des obéissances à la seule jacasserie permise a su mettre en avant la nécessité de l’abolition du salariat et de l’État à l’encontre de toutes les impostures de perpétuation et de rénovation de la marchandise qui, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, n’aspirent qu’à maintenir ou moderniser le spectacle mondial de la société commerciale de la vie fausse.

Unité totalitaire du mode de production capitaliste en toutes ses variantes

Tous les pays de la planète du spectacle du fétichisme marchand, quelle que soit l’étiquette illusionniste dont ils se parent  sont des territoires de l’oppression capitaliste soumis aux lois du marché mondial. Toutes les catégories essentielles du travail de la dépossession humaine y existent universellement, sous forme moderne ou retardataire, rudimentaire ou épanouie car l’argent en tant qu’équivalent général abstrait de toutes les marchandises produites par la marchandise humaine y triomphe partout en tant que dynamique de l’asservissement continûment et assidûment augmenté.

Dès lors, sous toutes les latitudes et sous toutes les longitudes règne la pure liberté de l’esclavage absolu qui en tant que puissance de la réification ravage tous les terrains de l’humain écrasé par l’abondance de la misère. Du centre de l’empire américain du spectacle de la marchandise à ses périphéries les plus oppositionnelles, le temps des choses enchaîne l’espace des hommes aux seules fins qu’en tout lieu la seule qualité qui leur soit reconnue soit celle que leur offre le mouvement général de la quantité circulante et de la libre comptabilité de l’économie des déchets narcissiques.

La Première Guerre mondiale a irrémédiablement marqué historiquement l’entrée en décadence du mode de production capitaliste qui connaît depuis lors des contradictions de plus en plus insolubles engendrant des conflits inter-impérialistes de plus en plus sanglants pour le re-partage régulier de la finitude des marchés  saturés par l’infinité sans cesse réactivée de la baisse du taux de profit qui impose de toujours vendre en nombre croissant les produits de l’activité humaine capturée par le travail.

Le capitalisme enferme ainsi l’humanité dans un cycle permanent d’horreur  généralisée  – de crise, de guerre, de reconstruction puis à nouveau de crise… – qui en perpétuant l’inversion industrielle de la vie naturelle est la plus parfaite expression de sa décadence advenue. Celle-ci signale que dorénavant l’illimitation organique des exigences de ravage des rythmes du profit bute irrémédiablement sur les limites d’une solvabilité planétaire qui, même dopée de crédit en croissante fictivité pléthorique, ne peut parvenir à digérer la sur-production grandissante de travail cristallisée en matérialité illusoire et inécoulable. La seule alternative à cette situation où la valorisation du capital, malgré la mise en scène toujours de plus en plus féroce de ses machineries terroristes de destruction, ne parvient plus à possibiliser  la falsification de la vie sociale, est la révolution pour la communauté humaine universelle  devenue aujourd’hui visiblement  indispensable pour tous ceux qui n’entendent pas tolérer de demeurer plus longtemps expropriés de leur propre jouissance humaine.

La tâche du prolétariat, c’est-à-dire la classe internationale de tous les hommes  sans réserve, réduits à ne plus avoir aucun pouvoir sur l’usage de leur propre existence, est  en  chaque pays du spectacle de la réification mondialiste, la même : c’est celle de la destruction des rapports de production capitalistes.

Les luttes nationales de libération capitaliste

Ces luttes expriment l’idéologie du développement économique de classes dirigeantes locales qui n’aspirent à desserrer les liens avec le gouvernement du spectacle mondial que pour mieux exploiter elles-mêmes leur indigénat salarié. Elles ne peuvent évidemment se développer que dans le cadre des conflits inter-impérialistes qui aménagent le mensonge fondamental de la domination de classe pour le sauvetage du travail-marchandise.

La participation ou le soutien « critique » ou non du prolétariat à ces luttes, comme le veulent les publicitaires de la farce du soi-disant moindre mal pour permettre aux parents pauvres du capitalisme d’accéder à une meilleure position dans la division mondiale des tâches spectaculaires du vivre mutilé si elle peut intéresser les experts du marché des idées aliénées en quête de notoriété spectaculaire ne peut en revanche abuser les hommes de véridique passion radicale. Car ceux-ci savent pertinemment que tous ceux qui contestent les parents riches de la société moderne de l’exploitation interminable uniquement du point de la défense d’un réagencement plus équilibré des circonstances globales du Diktat du commerce généralisé, ne peuvent aboutir au mieux qu’à faire  vendre la force de travail à un meilleur prix d’oppression.

Chair à transaction, chair à canon au profit d’un des camps en présence, l’humanité prolétarisée doit refuser de choisir entre la peste des grands États macro-impérialistes et le choléra des petits États micro-impériaux qui tous, contradictoirement, complémentairement mais solidairement ont toujours par delà leurs conflits de frères ennemis sur le terrain de la géo-politique du mensonge généralisé, constitué la Sainte-Alliance des fusilleurs du prolétariat.

Face à la réalité de la mondialisation despotique du quantitatif, la lutte de classe ne peut qu’être mondiale comme le proclamait dès 1848 Le Manifeste : « Les prolétaires n’ont pas de patrie ». Ceci au sens où si ces derniers ont bien en tant qu’hommes séparés d’eux-mêmes un reste de patrimoine cosmique d’enracinement non mercantilisable datant d’avant la théologie de la monnaie, la nation étatique née des Lumières de la raison marchande et qui a notamment provoqué les deux Holocaustes mondiaux du XXe siècle, n’est bien qu’une abstraction de marché destinée à satisfaire uniquement les exigences de richesse des calculs de l’échange.

L’appel « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » n’a jamais été aussi actuel. Après avoir détruit et digéré toutes les anciennes territorialités pré-capitalistes de jadis d’où il était sorti pour les fondre progressivement en l’unité de ses marchés nationaux, le spectacle de la mondialisation capitaliste est maintenant en train de liquider les nations pour les fusionner en une vaste grande surface hors-sol unifiée mondialement par le temps démocratique de la dictature de la valeur désormais totalement réalisée.

L’histoire ne repasse jamais les plats et tout essai de restauration finit inexorablement en comédie caricaturale. Il n’y aura pas de retour en arrière… Les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense. Ceux qui ne comprennent pas la réalité têtue de ce mouvement historique profond et irrévocable sont condamnés à l’appuyer par le fait même qu’ils le combattent à contre-temps à partir d’une simple dénonciation de ses effets. On ne peut lutter efficacement contre le spectacle mondial de l’économie politique en lui courant derrière pour regretter ce qu’il balaye et en tentant littérairement de faire réapparaître ce qui est justement en train de définitivement s’évanouir. On ne peut contre-dire et s’opposer véritablement au culte de la liberté de l’exploitation infinie qu’en livrant bataille en avant sur le seul terrain du triomphe dorénavant accompli de l’aliénation capitaliste totalement maîtresse de la totalité de la misère humaine.

Nous allons assister maintenant à la victoire réalisée du spectacle capitaliste qui va d’ailleurs se perdre elle-même en un processus d’échec cataclysmique où la dialectique de l’échange s’assimilant à tout usage possible, finira par conduire ainsi la marchandise à se consommer elle-même dans une baisse du taux de profit de plus en plus explosive.

Ainsi, même dans les pays dits « sous-développés » comme dans les « sur-développés », la lutte directe et radicale contre le Capital et tous les gangs politiques est la seule voie possible pour l’émancipation du prolétariat qui pour cela doit se nier en tant que tel en abolissant la marchandisation de la réalité.

Lorsque la réalisation toujours plus réalisée de la domination marchande sur la vie, rend toujours plus délicat et compliqué que les hommes distinguent et désignent leur propre néant en l’indistinction universelle de la marchandise qui a tout inversé, ces derniers se trouvent finalement positionnés en ce seul dilemme de refuser la totalité de la liberté de la tyrannie du marché ou rien. Ainsi, la théorie du vivre l’être est désormais ennemie déclarée de toutes les idéologies révolutionnaires de l’économie politique du mensonge qui en voulant soi-disant plus d’être en l’avoir maintenu, avouent tout bêtement  qu’elles sont à la fois les ultimes secouristes de l’état de la possession et de la possession de l’État.

Les syndicats comme agents courtiers de la marchandise-travail

Simples appendices d’État, les syndicats même démonétisés restent les organes quotidiens de la contre-révolution capitaliste en milieu prolétarien. Leur fonction de vendeurs officiels de la force de travail à prix négociés en fait des régulateurs majeurs du marché du travail par rapport aux besoins du Capital et leur rôle de représentants de commerce du réformisme en même temps que leur fonction d’encadrement  policier de la classe ouvrière les consacrent comme des piliers fondamentaux de la discipline et de la violence de l’ordre capitaliste dans les entreprises et dans la rue.

Destinés à maintenir le prolétariat comme marchandise, simple catégorie servile du Capital, les machineries bureaucratiques syndicales qui ne servent qu’à cadenasser la classe ouvrière et à saboter ses luttes pour les empêcher d’aller vers l’au-delà du reniement des hommes, ont participé à tous les massacres du mouvement révolutionnaire. La lutte du prolétariat pour cesser précisément de demeurer du prolétariat se fera sans eux et contre eux et elle réclame donc leur anéantissement.

La mascarade électorale

Les élections constituent  un terrain de mystification destiné à perpétuer la dictature démocratique de la marchandise totalitaire librement circulante. Avec la séparation de plus en plus généralisée de l’homme et de son vivre, toute activité en s’accomplissant perd toute qualité humaine pour aller se mettre en scène dans l’accumulation de l’in-humain et le fétichisme du prix et de la facture. Chaque marchandise humaine, par la soumission mutilante aux cérémonies de l’ordre démocratique et électoral se fond ainsi dans la liberté du devenir-monde de la marchandise qui en réalisant le devenir-marchandise du monde organise la libre circulation des hommes en tant que disloqués d’eux-mêmes et  coupés des autres mais justement rassemblés ensemble et en tant que tels dans la production pathologique et infini de l’isolement narcissique dans le paraître de l’acquisition.

Le prolétariat n’a rien à faire sur le terrain de la votation qui organise les territoires de la Cité du maintien de l’ordre capitaliste, pas plus à participer qu’à s’abstenir. Il n’a pas non plus à l’utiliser comme une « tribune de propagande » car cela ne fait que renforcer le mythe du despotisme démocratique de la valeur et contribue à dissimuler la réalité de la lutte de classe qui doit viser, elle, à détruire ostensiblement tous les rapports marchands qui soumettent l’homme aux réclames du spectacle des objets.

Tous les partis politiques, grands, moyens ou petits, dans l’opposition comme au pouvoir, au national comme à l’international, de la gauche la plus licencieuse à la droite la plus chaste,  sont – en la synthèse de toutes leurs positions et oppositions – les chiens de garde solidaires du mouvement constant de monopolisation de l’histoire humaine par l’État de la marchandisation absolue et quand ils s’affrontent ce n’est qu’au sujet de la façon dont ils entendent dépouiller l’être humain de son humanitude.

À travers leurs multiples succédanés, les divers leurres réformistes de la politique du Capital n’ont servi qu’à museler le prolétariat en le liant à certaines fractions capitalistes artificiellement qualifiées en l’occurrence de moins nocives.

La lutte de classe radicale de l’être contre l’avoir se déroule en dehors de toute alliance politiste et combat tout ceux qui veulent soutenir, de façon « critique » ou non, la spécieuse idée que pourrait exister une démarche politique qui serait autre chose qu’une simple version du catalogue apologétique de l’humanisme de la marchandise. Le mouvement révolutionnaire vers l’autonomie ouvrière vise à réaliser la dictature anti-étatique du prolétariat, non point pour changer l’aliénation sous des formes aliénées mais pour abolir la condition prolétarienne elle-même et permettre à l’humain de se refonder communautairement sur la seule base de ses besoins génériques déliés de l’autocratie démocratique du solvable omni-présent.

La révolution pour la communauté de l’être

Elle ne vise pas à gérer d’une autre manière les réalités du marché et de l’échange puisqu’elle sait qu’il convient de les annihiler. Elle entend promouvoir le surgissement d’une communauté humaine véritable, affranchie des souffrances du compter, du spéculer et du bénéfice et apte à assumer les joies profondes de la vérité d’un plaisir et d’un besoin cosmiques anti-négociables. Elle est anti-politique car elle n’aspire pas à unifier le déchirement étatique de la vie et elle récuse tous les gouvernementalismes qui ne sont que les solutions de maintenance et de sauvetage du système de l’achat et de la vente de la vie confisquée par le travail du trafic. Elle a pour unique objectif : LA DESTRUCTION DU CAPITAL, DE LA MARCHANDISE ET DU SALARIAT SUR LE PLAN MONDIAL.

Pour cela, le mouvement social de l’humanité se dégageant de la marchandise en s’attaquant à l’ensemble des rapports capitalistes de l’aliénation  et pour passer au mode de production communiste de la communauté de l’être, sera contraint de détruire de fond en comble l’État, expression politique de la domination de la dictature du spectacle marchand et ceci à l’échelle de la planète. En effet pour se nier en tant que dernière classe de l’histoire, le prolétariat ne peut que s’affirmer d’abord en tant que classe-pour-soi de l’éradication définitive de toutes les classes et de toutes les impuissances et tricheries de la division hiérarchiste de la nature humaine dénaturée.

La pratique de l’intervention communiste

Elle est en même temps un produit du mouvement social de la crise historique de l’argent et un facteur actif dans le développement théorique-pratique général de ce mouvement à mesure que la politique de l’économie se montre incapable d’assumer les contradictions de l’économie de la politique et que ceux qui tentent encore de d’administrer le spectacle de la fausse conscience sont rattrapés par la conscience vraie de ceux qui ne veulent plus justement y être dirigés.

Les groupes ou éléments du courant révolutionnaire vers la communauté de l’être  ne sont pas en conséquence séparés de la classe en constitution subversive. Dès lors ils ne peuvent viser à la représenter, la diriger ou à s’y substituer.

Leur intervention en tant que moment du Tout le plus en dynamique de pointe radicale a pour axe principal la participation aux luttes du mouvement prolétarien contre le Capital tout en dénonçant systématiquement les mystifications de  réformation de la marchandise et toutes les idéologies de ses défenseurs au sein de ce mouvement.

Elle ne peut se concevoir évidemment qu’à l’échelle de la planète dans la perspective de la PRATIQUE  MONDIALE DU PROLÉTARIAT S’ABOLISSANT précisément en tant que PROLÉTARIAT, ceci contre tous les États et tous les interlocuteurs du marché de la politique et de l’autisme généralisé de la marchandise.

La communauté de l’être est cette critique charnelle, vivante, érotique et spirituelle qui renvoie à l’homme retrouvant la totalité de l’homme en un refus absolu des géographies de l’humain spolié et éparpillé  par les divisions travaillistes du labeur et du loisir, du manuel et de l’intellectuel,  de la campagne et de la ville telles que nées de l’émiettement et de la pulvérisation de l’existence qui est nécessairement appelée à devenir le territoire de tous les lieux de la centralisation morbide des arts de la marchandise.

La domination de la valeur est aujourd’hui en voie de total achèvement par le despotisme  spectaculaire de la démocratie pure de la marchandise qui est en train de définitivement faire disparaître ou absorber toute son antériorité… La droite n’a plus rien à préserver de l’avant-Capital pendant que la gauche n’a plus rien à en supprimer… Le Capital a ainsi lui-même liquidé la politique en absorbant tout ce qui permettait encore à la gauche et à la droite  de s’opposer complémentairement quant à la façon de gérer la servitude en la vie contrefaite… Il n’y a plus que la politique universelle de l’omnipotence de la marchandise dont droite et gauche ne forment plus que des écuries électorales de vacuité absolue et d’illusion industrielle… Le Capital n’a plus besoin de béquilles pour se mouvoir. Il est en train de se débarrasser de toutes les vieilles médiations idéologiques du passé… Il peut désormais organiser directement la non-vie de l’humanité par la seule action de la tyrannie de la valeur telle que le gauchisme sociétal de l’éternel présent de la marchandise désirante en a été le meilleur laboratoire de recherches infectieuses.

Nous assistons au commencement d’une nouvelle époque. Plus rien ne sera pareil à ces temps jadis où le monde n’était point encore devenu le total spectacle de la marchandise. Désormais, il n’est pas possible de s’attaquer sérieusement à un seul petit recoin de la misère humaine généralisée et des angoisses de l’homme perdu sans signaler du même coup que toute la vie sociale s’annonce comme une immense accumulation de souffles étouffés et coupés unifiés obscènement dans l’isolement concentrationnaire du marché des spectacle de l’image.

Dès lors celui qui ne se déclare pas comme choisissant la difficulté de la guerre au Tout de l’horreur méprisable du monde est condamné au prétexte de faire tout de suite quelque chose d’efficace, à seulement sombrer dans les facilités d’une simple et banale ré-écriture de l’empire de la passivité contemporaine.

La révolution pour la communauté humaine est toute entière contenue dans cette nécessité historique que l’humain ne peut jaillir qu’en tant que vécu des masses cessant pertinemment d’accepter de demeurer masses pour devenir hommes de la qualité brisant l’organisation quantitativiste du spectacle marchand de l’anti-vie humaine.

L’humanité prolétarisée, c’est à dire la classe universelle de tous les hommes exploités par la classe capitaliste du spectacle mondialiste de la marchandise, doit pour se nier en tant que tel, refuser d’admettre toute médiation entre elle et son auto-mouvement historique d’émancipation.

Cette auto-suppression du prolétariat comme émergence ontologique de l’être de l’homme réalisera dans le même mouvement la destruction des derniers épaves du racket politique, lesquels devront  – face au prolétariat se niant – s’unifier objectivement en un seul mouvement: celui de la contre-révolution universelle du Capital…

Avec la mort de la marchandise, ce sera la fin de la dictature de la quantité anti-humaine, la fin de la démocratie et de son ultime contenu : le spectacle totalitaire de l’individu solipsiste qui permettra la résurgence enfin parachevée de la vraie communauté de l’être ; celle de l’espèce en son devenir naturel d’authentique cosmos humain.

Écoutons la vaste colère qui commence à monter et aidons là à aller au bout d’elle-même dans la sensualité du vrai goût de vie contre tous ceux qui entendent l’emprisonner dans la gestion optimisée du commerce enjolivé de l’obscurantisme scientifique des calculs éternels.

NI PARTI, NI SYNDICAT, VIVE LA GUERRE DE CLASSE MONDIALE POUR LA FIN DU SPECTACLE DE  L’ÉCONOMIE POLITIQUE DE LA SERVITUDE EN L’OUBLI DE L’ÊTRE !

Paris, septembre 2010

Pour le collectif L’INTERNATIONALE, Gustave Lefrançais


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1719

mardi, 15 mars 2011

Future Conservatism

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Future Conservatism

Brett STEVENS

Ex: http://counter-currents.com/

This article seemed to fly under the radar at first, just a few months after three European heads of state admitted multiculturalism is failing:

A Populus poll found that 48% of the population would consider supporting a new anti-immigration party committed to challenging Islamist extremism, and would support policies to make it statutory for all public buildings to fly the flag of St George or the union flag.

Anti-racism campaigners said the findings suggested Britain’s mainstream parties were losing touch with public opinion on issues of identity and race.

The poll suggests that the level of backing for a far-right party could equal or even outstrip that in countries such as France, the Netherlands and Austria. France’s National Front party hopes to secure 20% in the first round of the presidential vote next year. The Dutch anti-Islam party led by Geert Wilders attracted 15.5% of the vote in last year’s parliamentary elections. – The Guardian

Interestingly, this is the voters telling the conservative right what it needs to do in order to succeed. It should listen, because if you have a goal, the methods needed to accomplish that goal are negotiable, but the goal itself is not.

It would be a shame for the right to insist on methods, not goals, and thus repeat its past failures without achieving its possible future successes. Conservatism is an outlook and with that, an ideal which represents an ongoing goal, and we should be open to any method of achieving it.

Specifically:

  • End the violence. Citizens do not want to endorse any party whose primary method is fighting, or who looks to start wars. They are looking for diplomatic solutions within our legal system. This does not mean they oppose strong acts, like deportation or ending welfare, only that they fear the heavy hand that tends toward violence. The far right suffers for its support of shaven-headed young men who drink too much and listen to angry toneless music while beating up foreigners; in addition, these young men suffer from the same lifestyle. It can change and it should.
  • Have a comprehensive plan. We get it; nationalism means that each country is centered on one culture, one ethnic group and one values system. However, that concept is a starting point, not a solution. The ideas of the right regarding the environment, overpopulation, nuclear proliferation, education and other concepts need to be fleshed out in a direct form, or the only people it will attract are single-issue voters.
  • Affirm general rules; do not attack specific groups. We know that Muslim integration in Europe has failed. It has failed because diversity has always failed. We should stay focused on that idea: diversity doesn’t work. Whether the ingredients of that diversity are Muslims, Africans, Jews, Scientologists, Cylons or hypermilers is irrelevant. We also know liberalism fails. We don’t need to bash specific liberals.
  • Make your vision clear and clearly different. It’s one thing to say what you don’t like, and another to suggest what you do like. We live in ugly utilitarian cities wracked by dishonesty, crime and corruption. We have dedicated our lives to tolerance of individuals instead of finding values we share. We need a clear vision of what a society that has gotten beyond these problems looks like.
  • Be responsible. A number of far-right parties seem entrenched in the methods of old, and seem to run their finances like low-rent crime syndicates. You have to be kidding. If you want us to trust you with a nation, you need to be on the up-and-up all the way. No exceptions.

The media image of the far right is skinheads who like to hurt people, sadistic toothless rednecks, and investment bankers who grinningly endorse Social Darwinism. They profit from selling this fear — and that’s what it is, repackaged fear of inferiority — at the expense of the far right, who have not been able to effectively combat it. That needs to change.

It is also worth noting that conservative parties succeed when they tune their various parts according to a common note, which should be as literal as race, but an organic vision like unity of culture and purpose.

Modern society is *soft* in precisely this fashion – its rulers have lost the ability take tough decisions: to seek long term benefits when these come at the price the cost of short term costs to themselves.

The ultimate reason is, I believe, that humans can only make tough decisions when these are supported by *transcendental aims*, in the sense that humans do not want to forgo short term gratification in this world unless life is about something *more* than gratification – and where non-worldly realities (God, heaven, truth, beauty etc.) are seen as more real and more enduring than immediate gratification – and therefore more important. – Bruce Charlton’s Miscellany

He’s right: we need some transcendental unity here or we’ll lose sight of the big picture and focus on what is immediate, including the material, the personal and the convenient.

Whether that vision is old school religion, a new religious hybrid (most likely a Vedic-Christian hybrid like Scientology and the New Age religions) or a simple agreement on transcendence itself, as enumerated by some powerful thinkers, will be decided in the future. For now, let’s recognize we need something higher than the material to unite us.

The right was thrown into disarray by World War II, which led to it abandoning many of its core principles, to our mutual failing as European-derived civilizations. A kind of bitterness set in, by which conservatives adopted public “neoconservative” and “neoliberal” (same thing) views, but in private smirked with an I-told-you-so grimace. Conservatives no longer believed they could be heard, so they let the disaster unfold, getting ready for that moment of bittersweet victory.

That outlook, and the kind of defensive reactionary paranoia that begets street violence where none is needed, holds the right back. At this point, liberalism has failed; it had a century and change to fix our problems, and it made them exponentially worse. The only people who are endorsing liberalism these days are the hopeful social climbers who want to mask perceived low origins with what they hope are aristocratic opinions.

But for the right to succeed, however, it needs to return to its principles and goals — and move on from its failed methods.

Source: http://www.amerika.org/politics/future-conservatism/

lundi, 14 mars 2011

Ce qu'il subsiste du rire dans notre hypermodernité

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Ce qu’il subsiste du rire dans notre hypermodernité

par Pierre LE VIGAN

L’humour n’est pas le rire. C’est parfois même son contraire. Explications. Nous avons complètement perdu le sens de l’humour. Celui-ci suppose de l’intelligence, de la fine connivence, et aussi de la distance.  Ces ingrédients de base sont soit perdus soit n’entrent plus en relation les uns avec les autres. L’humour est menacé par les agelastes (François Rabelais), à savoir « ceux qui ne savent pas rire », mais aussi et surtout il est menacé par le rire contemporain. Car ce rire « à tout bout de champ », ce ricanement plus qu’il n’est un rire est le rire du satisfait de lui-même. C’est le rire du gros contentement de soi.

L’humour a mis longtemps à s’imposer à coté du rire originel, celui de la bonne santé un peu vulgaire qui ricane devant la maladie. Nous assistons à ce retour du « gros rire » originel, il est évidement néo-originel donc plus vulgaire. Il porte la marque du néo-primitivisme contemporain. Et à nouveau, il éclipse l’humour avec ce que ce dernier comporte de distance mais aussi de sollicitude vis-à-vis de l’autre. L’humour est caustique, il n’est pas cruel. Le rire contemporain a beaucoup plus à voir avec le rire cruel de la cour de récréation qui se moque de l’handicapé, du mal habillé, du pauvre, de l’étranger qui s’exprime mal, etc.

La première modernité volontariste mais aussi relativiste, et « humaniste » au sens renaissant du terme, avait permis l’émergence de l’humour.  La seconde modernité, notre hyper-modernité nihiliste tue l’humour. Alain Finkielkraut remarque (entretien dans Le Spectacle du monde, septembre 2009) : « Si “ le rire est le propre de l’homme ’’, pas l’humour. Lui n’est le propre que de l’homme civilisé, ou de l’homme moderne, au sens noble du terme, celui qui met en doute ses propres certitudes. Car la modernité, c’est aussi cela. C’est certes Descartes affirmant sa prétention à la maîtrise, mais c’est aussi Cervantès découvrant la relativité des opinions humaines et la sagesse du principe d’incertitude. À cet égard, l’humour marque une rupture avec le rire originel, lequel n’est que l’expression effrayante de la suffisance barbare de l’homme en bonne santé face à l’homme disgracié, à l’homme différent, à l’homme malade. Nous assistons aujourd’hui, sous couleur de plaisanterie, à un retour à ce rire originel. C’est l’époque d’un réensauvagement du monde par le rire. Ou, pour le dire autrement, c’est une mensongère homonymie que d’évoquer l’humour à propos du rire contemporain. L’humour a disparu dans un gigantesque éclat de rire. Le bouffon du roi est devenu le roi. » Une nouvelle fois, Alain Finkielkraut nous aide à comprendre ce que nous percevons souvent déjà confusément, et il nous le révèle à nous même. Un travail de maïeutique.

Pierre Le Vigan


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lundi, 21 février 2011

Negativity

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Negativity

by Brett STEVENS

Ex: http://www.amerika.org/

Trying to grow up and be “cool” was a painful time. It is always every bit as immature as that previous sentence suggests. Some of the sheep surge out ahead socially and adopt attitudes and behaviors, and so many of the rest follow. It’s a big Ponzi scheme that keeps someone on top.

When you’re growing up however, especially in those too-painful-to-recall teenage years, “cool” is your ticket out of being a child. Before you were aware of social pressures, you just did what your parents told you and thought the same things were awesome that they thought were awesome.

Then you need to break away. Prove to the world you’re your own person, and you do that by negating all that happy harmless pleasant world of childhood, and racing into the cold arms of whatever adult pleasures and pitfalls you can find.

The goofy thing is that a decade on, you’ll find most people are doing the same thing: they’re adopting a pose they see on movie screens or TVs, or maybe read about or saw another person do, to be cool. The most common method is an affected disinterest or negativity, a kind of fatalism where you put all your energy into yourself and ignore the world.

If you wonder why sunglasses are featured in any media vision of “cool,” it’s because they (metaphorically) do this. They hide the eyes, the windows to the soul, and make you look entirely disinterested. While I walk through this wasteland, I’m above you all because I couldn’t care less, they say.

Yet like traffic staggers in cascading waves backward from a single car braking, the coolness Ponzi pyramid is like a game of Secret. You whisper the cool secret to a friend, he or she tells another, and so on across the room, and when it gets to the other side, it’s a degraded or tangential form of itself.

The result is that most people distill “cool” into negativity and apathy, which leaves them with nothing to like except themselves. They translate this immediately into bitterness, because you can only please yourself so much before you wonder why you’re caught in a repetitive loop.

Negativity underscores much of our society, but most of it is covert. People do not want to expose themselves to criticism so they do not speak of their negativity, only act out its effects, usually by denying the joy inherent to life and replacing it with a hidebound tendency to replace the possibility of joy with the certainty of the mundane.

  • Jobs. We would all rather sit at do-nothing desk jobs where our responsibilities are few and nothing exciting happens, than explore more rigorous and less “safe” situations where we might actually feel alive.
  • Ugliness. “Utilitarian” does not explain why our architecture is so brain-dead functional, blocky and ugly, or why we choose to line our streets in clashing signs and commercial messages. If public opinion turned against these, they’d vanish overnight.
  • Love. Love is a risky playing field. Sex, and then settling for the person you can have sex with and not hate, is not. We like to think we’re romantics but really we’re searching for another high, orgasm or otherwise, to lift out us out of our pervasive negativity. But you cannot have it without risk.
  • Anti-depressants. Much of our society is strung out on SSRIs. These drugs work by filtering out anything too intense, whether good or bad, leaving you a pleasantly confused zombie. It’s safer that way, but you miss out on the good that might be stuck to the bad because “what goes up, must go down” — sometimes.
  • Culture. Surface is the word. Profundity makes us alarmed and makes our inevitable deaths and utter powerlessness at that event seem more like they are real and we will face them. Denial favors movies about the dramatic misery of others, unrealistic violence and catty sexual drama that when you think about actually living it, seems a pathway to the paralyzing boredom of actions without meaning.

We have been given a world where fruit grows on trees, blue sky sunny days wash over us like the touch of God, and there are uncountable challenges which can reveal infinite joy. It’s like a giant piece of paper that renews itself at the touch of our crayons. Yet rarely do you see it expressed this way.

In fact, people seem to prefer compulsion. I didn’t choose to be in love with her; I got flung into it by lust that I just couldn’t resist. The man is beating me down at the job but heck, I’ll get a twelve pack and watch some porn. I’m being forced to go out and chase away my fears, maybe conquer something I’d always wanted to experience.

These dark words make dark times. Our society prizes a kind of oblivious politeness that emphasizes only the positive because we believe none of it, and are looking for those uplifting little treats and moments of levity to distract us from what we feel has already won, a pervasive and radical depression.

No matter what we find at the ends of politics or philosophy, or how seriously we take it, our souls need to lift themselves up from this dark mire. By the grace of something unknown, we are here, we can think, we can decide, and we can make beauty in ourselves and our world.

If you stop to think of it, we live in paradise, except when by our own hands we choose to dwell in darkness.

dimanche, 20 février 2011

Kein Kulturrelativismus!

 

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Kein Kulturrelativismus!

Götz KUBITSCHEK - http://www.sezession.de/

In der FAZ von heute warnt die Soziologin Necla Kelek zwei Zeitungsspalten lang vor dem Kulturrelativismus der Justizministerin Leutheusser-Schnarrenberger. Sie biedere sich den Muslimverbänden auf doppelte Weise an:

Zum einen wiederhole sie den alten Zopf, daß alle Religionen dieselben universellen Prinzipien verträten, und zwar ungeachtet ihrer institutionellen und somit geschichtlichen Entwicklung. Leutheusser-Schnarrenberger ignoriere dadurch etwa die Tatsache, daß der Islam bisher nirgendwo bereit sei, Religion und Politik zu trennen: Die Politik sei selbst nach gemäßigter islamischer Auffassung weiterhin den Glaubenssätzen untergeordnet. Das Christentum hingegen habe im Vergleich dazu seine Säkularisierung längst hinter sich.

Der Kulturrelativismus werde, so Kelek, noch deutlicher, wo die Justizministerin den Eindruck vermittle, „Grundgesetz und Scharia seinen nur unterschiedliche Möglichkeiten, Recht zu sprechen“ (wobei Leutheusser-Schnarrenberger das „vorurteilsbeladene“ Wort Scharia konsequent vermeide). Es gibt da also keine Wertung, keine Ablehnung einer den Deutschen wesensfremden und ihrem geschichtlichen Weg nicht angemessenen Religion und religiösen Praxis und Rechtssprechung: Stattdessen Relativierung als Ausdruck einer  — Kapitulation vor der Macht des Faktischen? Oder als Ausfluß einer tiefen inneren Ablehnung des Eigenen, des So-Seins? Einer Hoffnung auf Befreiung vom Wir?

Joschka Fischer hat solches in seinem Buch Risiko Deutschland ja schon vor zehn Jahren programmatisch auf den Punkt gebracht: Deutschland müsse von außen eingehegt und von innen durch Zustrom heterogenisiert, quasi „verdünnt“ werden. Leutheusser-Schnarrenbergers Kulturrelativismus ist – nach der bereits erfolgten Bevölkerungsheterogenisierung – ein Meilenstein auf dem Weg einer Rechts- und Institutionenheterogenisierung.

Das ist ein Angriff auf so ziemlich das letzte, was noch „Mark in den Knochen“ hat: Wo wir nämlich der Willens- und Schicksalsgemeinschaft schon seit langem entbehren, haben wir doch noch eine Rechtsgemeinschaft. Das ist eine Schwundstufe zwar im Vergleich zu dem, was einmal war, aber es ist viel, wenn man sich die Alternbativen ausmalte: uns nicht gemäßes Recht.

Im Zusammenhang mit Keleks Artikel in der heutigen FAZ sei auf das Themenheft „Islam“ der Sezession verwiesen, es sollte heute und morgen bei den Abonnenten eintreffen. Von Kulturrelativismus findet sich darin nicht viel, einiges aber vom Selbstbewußtsein, mit dem man der ebenso religiös wie institutionell dämmernden Überfremdung entgegentreten kann.

Den Inhalt des Heftes kann man hier einsehen.

Naiveté

Naiveté

by Brett STEVENS

Ex: http://www.amerika.org/

Ingenue.jpgOur modern society is based on a simple principle: in the name of everyone else’s rights, shove them aside and assert your perfect and immutable right to do whatever you want. It’s like a shopping mall with a moral justification attached.

Part of the fallout from this little deception is that we all become naive in our inability to see the actual motivations of the people around us. For starters, it’s not polite. In addition, it makes us a target. Finally, it forces us to see our own entrenchment in this scam.

We are oblivious to it normally because of our society’s insistence on reversed thinking. Normally, you think from cause to effect. Socialization makes you think from effect to “intent,” a nebulous cause attributed to the desires of others, and ignore any effects but the one you saw first.

Our naivete manifests itself in such mundane ways that we come to accept it like a tapeworm, ignoring the squirming after every meal, because it doesn’t act like a threat. It only undermines everything we do.

CBS News correspondent Lara Logan is recovering in an American hospital this week after being sexually assaulted and beaten by a mob in Egypt’s Tahrir Square late on Friday.

The same day that Egyptian President Hosni Mubarak stepped down, Logan was surveying the mood of anti-Mubarak protesters for a “60 Minutes” story when she and her team “were surrounded by a dangerous element amidst the celebration,” CBS said in a statement Tuesday. The network said that a group of 200 people were then “whipped into a frenzy,” pulling Logan away from her crew and attacking her until a group of women and Egyptian soldiers intervened. – LAT

As my able colleagues at In Mala Fide and Dissention have pointed out, there may be cause for doubting her narrative.

But there is also a bigger picture: our naiveté makes us think that any revolution is the act of benevolent, educated, restrained, good-natured and helpful people. Our media says these people are freedom fighters, so they can’t be a large discontented mob of semi-criminals who want to see the world burn. And so we treat them as if they were Western intellectuals calmly discussing politics in one of our comfy American suburbs.

In the modern industrialized world, we are committed to thinking the best of each other and to equality. Equality means that every point of view is valid. That means we reverse our thinking, and stop wondering what people are trying to achieve, and start muddling our minds by fitting their intent into a narrow range of acceptable thoughts.

In this emasculated thinking, Somali pirates are “forced” to steal because they’re poor; they can’t simply be murdering bastards in a country where 99% of the population are not pirates. From our naive view, any revolution is an ideological quest for the equality of all, not a power grab by a hungry group who turn out to be murdering bastards:

Moaz Abdel Karim, an affable 29-year-old who was among a handful of young activists who plotted the recent protests here, is the newest face of the Muslim Brotherhood. His political views on women’s rights, religious freedom and political pluralism mesh with Western democratic values. He is focused on the fight for democracy and human rights in Egypt.

A different face of the Brotherhood is that of Mohamed Badi, 66-year-old veterinarian from the Brotherhood’s conservative wing who has been the group’s Supreme Guide since last January. He recently pledged the Brotherhood would “continue to raise the banner of jihad” against the Jews, which he called the group’s “first and foremost enemies.” He has railed against American imperialism, and calls for the establishment of an Islamic state. – WSJ

They must be laughing all the way to the bank. Trot our your most innocent-sounding members, seize power, and then do whatever it was you really wanted to do. On a purely military level, that would be replacing the relatively stable Mubarak regime with an Egypt geared up to impoverish itself trying to invade technologically superior Israel.

More naiveté:

Interviews by NBC News with some of the plaintiffs in the case reveal disturbing and previously unreported allegations of sexual abuse in the military, including some in the war zones of Afghanistan and Iraq. In addition, one of the plaintiffs, identified as a naval aviator, charges in the lawsuit that she was drugged and gang-raped by two of her colleagues while serving at Tinker Air Force Base in Oklahoma just two months ago.

Mary Gallagher, a former sergeant in the Air National Guard, says that within weeks of being deployed to an air base outside of Baghdad in 2009 she was brutally assaulted by a fellow sergeant who burst into the ladies’ room, pushed her up against the wall, pulled her pants and underwear down and ground his genitals against her, talking the whole time how much he was enjoying it.

“I thought he was going to kill me that night,” Gallagher told NBC in an interview. “I felt completely isolated and alone and really scared. Here I was, in the middle of a foreign country in the middle of a war.” – MSN

It’s as if these people just got hit in the head with the frying pan of life. Soldiers, geared up for aggression and under great stress, with a few bad apples in the crop, raping women? It could happen, you know. But we want to keep sleepwalking ahead with the idea of equality, and so we’re going to assume every viewpoint is valid and everyone is benevolent.

We in the West are walking chumps who seem to invite others to victimize us because of our naivete. Whether that’s stumbling into a third world country and picking as the new leader the first bloodstained warlord who claims he likes capitalism, or believing desperate defectors who tell us what we want to hear, or even thinking that we can have government debt that exceeds our economy and still turn out OK. It’s like no one is driving our reckless bus in its mad dash down the road, but it doesn’t matter, because as individuals we’re all partying it up in here.

Amy Sullivan, senior editor of Time magazine, was at a security checkpoint in Miami Airport on Tuesday when she opted out of passing through a backscatter scanning device – described by experts as a ‘virtual strip search’.

When she went through a metal detector instead and was searched by a woman, a male Transportation Security Administration (TSA) official is alleged to have said: ‘Hey, I thought she was mine – I was going to do her!’

Ms Sullivan’s claims follow those of Eliana Sutherland, who was flying from Orlando Airport last November and said security workers picked her out for further screening because of the size of her breasts. – Daily Mail

Our comfortable lifestyles make us oblivious to everything but the obvious. We stagger in circles, denying the underlying truths, and then when they hit us in the face (like a rake left lying in the grass), we turn around and make excuses, talk a lot about rights and equality, and hope that fixes the problem somehow.

If you wonder why worldwide we’re getting less respect suddenly, it’s because as our economy bankrupts itself and we let politics take precedence over reality in our leadership, we’re increasingly revealing why we’re naive — it’s not because we’re “nice,” but because we’re completely in denial.

vendredi, 18 février 2011

An alternative to disorder

obsessive-compulsive-personality-disorder.jpgFresh out of stories praising the brave freedom fighters who overthrew the warlord who kept Egypt out of truly pointless and destructive wars, the mainstream media is now feasting on the comically lugubrious and sordid details of the gang-rape of anchor Lara Logan.

This stuff reads more like porn than any kind of respectable journalism, but what is most interesting is that moments after the echoes of their praise died on the rebar walls, they’re pointing out the problem with the Egypt revolution, and revolutions in general: they produce an anarchy in which the most fanatical and venal elements prevail.

“In the crush of the mob, [Logan] was separated from her crew. She was surrounded and suffered a brutal and sustained sexual assault and beating before being saved by a group of women and an estimated 20 Egyptian soldiers.

A network source told The Post that her attackers were screaming, “Jew! Jew!” during the assault. And the day before, Logan had told Esquire.com that Egyptian soldiers hassling her and her crew had accused them of “being Israeli spies.” Logan is not Jewish.

Her injuries were described to The Post as “serious.”

But after she was assaulted, Logan went back to her hotel, and within two hours — sometime late Friday and into early Saturday — was flown out of Cairo on a chartered network jet, sources said.

She wasn’t taken to a hospital in Egypt because the network didn’t trust local security there, sources said.

And neither CBS nor Logan reported the crime to Egyptian authorities because they felt they couldn’t trust them, either, the sources said. “The way things are there now, they would have ended up arresting her again,” one source said. – NY Post

Remember when Grandma would tell you to go to church or school, and you’d ask why, and she’d say it was so you could fill your social role, and you’d ask why, and finally she’d say that you just had to do it or social order would unravel and we’d have anarchy?

This is what she was talking about.

Social order is what keeps us communicating when we differ, and gives us methods of finding leadership without resorting to the kind of simian violence that we see in ghettoes and riots. Without imposing this order on ourselves, we tend toward an all-consuming desire to destroy anything but ourselves. We also like to have justifications like “freedom fighting for democracy” to cover our baser motives, like theft, rape and violence.

When we in the West talk about our values and the importance of public civility, we’re talking about avoiding this kind of situation. Yet we don’t avoid it always. What happened in Russia in 1917, and France in 1789, was very similar: the masses ran riot with their emotions and as a result, murdered and destroyed extensively at the expense of centuries of culture and social order.

No one wants to admit this, but the path of liberalism is straight toward this disorder. Liberalism is a spectrum from Social Democrat to Communist to Anarchist, and it tends toward the latter because it is a philosophy based in the individual negating obligations outside of the self. This atomized individual casts off first the shackles of leaders above, then of social convention, then even of biological convention and common sense. Eventually, they are the violent rabble: a surging horde of self-serving people united under the social pretense that they’re bringing equality to all.

Is there an alternative?

The old ways are returning. They are both past and future, because unlike “theoretical” philosophy such as liberalism, they are based in a study of human societies through history, and develop a philosophy of what ideas produce which results. Where liberalism is an emotional and social response to the question of self-government, the old-new ways are a scientific one. Study what people did, what response was created, and then pick what of that result you want to retain.

Monarchists have held a founding congress of their new party in Moscow. The Tsarist Russia party sees restoring the monarchy in the country as one of its main strategic purposes.

On Sunday, 147 delegates from 46 Russian regions gathered in the capital to create the new party, reports Rossiyskaya Gazeta daily. A black-yellow-white tricolor was chosen as its flag and a double-headed eagle as its emblem. The slogan for the gathering was “Tsar is coming to Russia and you should lead the people towards Tsar”.

Historian Dmitry Merkulov, who was elected the chair of Tsarist Russia, said that the constitution could be changed in a democratic way, by calling a Zemsky Sobor (Council of all Lands), or a parliament of the feudal Estates type, similar to the one that was first established by Tsar Ivan the Terrible in the 16th century. “And Zemsky Sobor could choose a monarch,” Merkulov explained.

The new party also approved its charter, which was published on the Tsarist Russia’s website. Among its main purposes, the movement names molding public opinion on the necessity to go back to “monarchist rule, as is traditional for Russia,” educating citizens in “monarchist spirit,” and, also, taking part in parliamentary and presidential elections. – RT

You don’t come to this blog to have me bloviate socially-correct popular “truths” that are nothing more than a salesperson’s illusion writ large. Instead, you come here for the skinny, or maybe the typos. Let’s look critically at humanity.

Most of our people cannot think more than two weeks ahead. They have poor impulse control. They do not consider others before themselves; in fact, they don’t consider them at all. Selfish and wasteful, they move through life like bulls in a china shop, chasing desires and pleasures and leaving behind mountains of landfill.

When they get all good and riled up and really wreck something, they find the biggest source of power nearby and blame it, and then try to stage a revolution. Their hobbies include rutting recklessly and overpopulating their lands, as happened in both revolutionary France and Egypt, so that they have an excuse for more rioting.

Monarchy imposes an order on this that is not based on popularity. Kings do not honestly care what the proles think of their rules, because they know the proles are unable to think past the next two weeks of pulling turnips, nailing barmaids and drinking cheap wine until they vomit glassine sheaves of bile. Monarchy is what happens when you set up a hierarchy that moves the best leaders toward the top and makes them custodians of the society at large.

The opposite extreme is populist democracy (1 person = 1 vote) which tends to stretch the revolution over centuries, gradually peeling back layers of social order until you have anarchy. First the people want basic rights, then they expand the definition of those rights, and finally they make a society where people trade illusions around in order to keep from challenging themselves at all.

Look around your average workplace, for example. Do these people actually do much of anything? They each have a role, and those roles might be at some stage vital, but generally it’s a small amount of real work stretched between many people so that each person must succumb to the mind-numbing boredom of meetings, paperwork, irrelevant tasks and busy work. No wonder our society is miserable.

DOWNEY (KTLA) — An L.A. County employee apparently died while working in her cubicle on Friday, but no one noticed for quite some time.

51-year-old Rebecca Wells was found by a security guard on Saturday afternoon.

She was slumped over on her desk in the L.A. County Department of Internal Services.

The last time a co-worker saw her alive was Friday morning around 9:00 a.m., according to Downy police detectives. – KTLA

What a lonely existence we’ve made! But if Rebecca did a more important job, not everyone could be employed in relative ease. And people want jobs that are safe, stable and not very challenging, so everyone (roll your eyes like an implant in your brain just gave you a jolt as you say this) can participate. They don’t care if those jobs are boring. They’re more afraid of not being equal, or not being equal to a task.

If you wonder what the end stages of democracy are like, they’re this: the currency is overvalued, the jobs are created and ruled by red tape, no one speaks honestly, advertising fills your head with pleasant images while the civilization around you rots and eventually ends up in third-world status like other fallen empires. Then you get send out to the fields, but at that point you or your descendants are dumb as bricks, since anyone intelligent got weeded out by angry rioting mobs years before.

This is why people are rediscovering the old ways, and giving them new names and new contexts. The old ways worked. Here’s another example:

Herzl witnessed mobs shouting “Death to the Jews” in France, the home of the French Revolution, and resolved that there was only one solution: the mass immigration of Jews to a land that they could call their own. Thus, the Dreyfus Case became one of the determinants in the genesis of Political Zionism.

Herzl concluded that anti-Semitism was a stable and immutable factor in human society, which assimilation did not solve. He mulled over the idea of Jewish sovereignty, and, despite ridicule from Jewish leaders, published Der Judenstaat (The Jewish State, 1896). Herzl argued that the essence of the Jewish problem was not individual but national. He declared that the Jews could gain acceptance in the world only if they ceased being a national anomaly. The Jews are one people, he said, and their plight could be transformed into a positive force by the establishment of a Jewish state with the consent of the great powers. He saw the Jewish question as an international political question to be dealt with in the arena of international politics. – JVL

But wait; wasn’t that the original idea behind civilization? That each state was one national group, and that they kept their culture, values, customs, language and heritage apart from others, for the most part? We moderns are so accustomed to stumbling around in ignorance that when we finally interpret the ideas of the past, or re-discover them, we find a light that was not so much hard to find as pushed aside in the belief it was antiquated, obsolete, ignorant or irrelevant.

As our societies spiral into anarchy and third world disorder, more people are detaching from the obsolete conventions of modernity and are instead embracing an entirely different view of society: it’s not about what individuals want to think is real, but about what is real. It’s not about different points of view, each of which is a separate valid existence, but about reconciling those points of view to find pragmatic solutions.

We had to sit through two weeks of Egypt coverage and fawning praise about how this is a new way and new light for the Middle Eastern country, only to finally discover that our carefully contrived terms were hiding instead something quite ancient. For all the happy language we heaped on the event, it was a loss of social order and a form of decay. Let’s hope the rest of us find this out in a way less painful than that which Lara Logan endured.

dimanche, 13 février 2011

Diversität als trojanisches Pferd

Österreich sei ein Einwanderungsland, sagen  Wirtschaft und Multikulti-Propagandisten aller Schattierungen wie aus einem  Munde. Aus unterschiedlichen Gründen natürlich. Gemessen an der Realität haben sie gar nicht so unrecht, Volkes Wille ist es zwar nicht, und  in der Verfassung steht davon auch nichts. Das Volk  wurde nie  um seine Meinung gefragt. Man praktiziert es einfach und läßt es geschehen.  Wie ein Naturereignis. Das ist es aber nachweislich nicht.                                                                                                                      

Noch wirbt die Wirtschaft nicht mit „black is beautiful“, aber ihre Werber sind nahe daran, die „Eine-Welt“ muß her und es gilt eine neue Käuferschicht zu umwerben. Auch wenn es modebewußte nigerianische Drogenhändler sind. Aber ebenso dringend sucht man,  eigenverschuldet versteht sich, Fachkräfte, je bunter, desto besser, denn man braucht  jetzt „Diversität für Innovationskraft“ damit „internationale Wettbewerbsfähigkeit“ erhalten bleibt. Wie war es bloß möglich, daß den vor dem Ersten Weltkrieg gar nicht so  stark durchmischten  Deutschen ein begehrtes  „Made in Germany“ gelang? Ganz ohne Diversität.                                                                                                                                                

Ja, Diversität (worunter für viele wieder allerlei vorstellbar ist) scheint das neue Zauberwort zu sein, das Multikulti wohl  gleichwertig ersetzen soll. Klingt irgendwie modern, viel- und nichtssagend, ist raffiniert angelegt. Und trägt Früchte.                           

So wurde, doch in einem ganz bestimmten Sinne, die „Wienerin“ Beatrice Achalake in Washington mit dem „Global  Diversity  Innovation Award“ ausgezeichnet. Damit wir  wissen, woher der Wind weht, und hat mehr mit Multikulti zu tun. Die Dame aus Afrika möchte nämlich schwarze Frauen in der Europäischen Union vernetzen. „Wir können Europa  bewegen“,  ist sie überzeugt. Ihre „Fans“  im fernen  Amerika  anscheinend auch.  Ja und in Brüssel  dürfte die Begeisterung gar kein Ende nehmen.

Da wird also über unsere Köpfe hinweg etwas angestrebt und bereits gefeiert, das wir ja gar nicht so wollen. Nichts gegen ein  unschuldiges Wort, Diversität  gibt es ja auch im Tierreich, wenn auch nicht gleich Fuchs und Huhn im selben Stall. Und sie gibt es auch im Pflanzenreich, allerdings ist so manche exotische Pflanze, wie der Staudenknöterich, in unserem  Ökosystem nicht willkommen. Er verdrängt heimische Arten. Im Reich des Menschen sollten ganz andere Naturgesetze walten?                                                        

Manches Eingewanderte verträgt sich mit dem Heimischen, manches  aber  nicht, und zu vieles schon gar nicht. Bei Pflanzen und Tieren schauen wir genau hin, was sich verträgt, was nicht,  Was uns zusagt, was nicht, da ist man deshalb nicht gleich ein „Rassist“.  Ja einige gehen schon so weit, daß sie Rechte für  Pflanzen und Tiere einfordern, ähnlich den Menschenrechten also. Aber hat man als „Eingeborener“  letztere überhaupt noch in vollem Umfang  garantiert? Diese Frage stellt sich eben gerade im Zusammenhang mit  der Einwanderung, nur kommen sie und weiterführende Fragen verständlicherweise  im Denken der bevölkerungspolitischen Zaubererlehrlinge   gar nicht vor.                                   

Die Grundfrage, die sich heute stellt, ist doch die: wollen wir unsere Identität und unsere Kultur und Sprache bewahren?  Wie es jedes andere gesunde Volk tut, wozu selbst unterdrückte Palästinenser bereit sind, sogar bereit ihr Leben dafür zu lassen.                 

Ich bin mir sicher, daß auch eine überwältigende Mehrheit der Österreicher sich für die Bewahrung ihrer Identität und Kultur aussprechen würde. Wenn wir das also so wollen, dann gilt es, darüber nachzudenken: wie können wir das  sicherstellen, auf welchem Wege, mit welchen  Mitteln?

Bis heute hat sich noch jede Regierung geweigert,  mit dem Volk diesbezüglich ein offenes  und ehrliches Gespräch zu führen. Ganz im Gegenteil, seit Jahrzehnten wird dieses geduldige Volk an der Nase herumgeführt und mit allerlei  verlockenden Versprechen für ein Projekt umworben, das dereinst in Chaos und Bürgerkriege enden könnte. Doch kein einziger dieser Propagandisten und Gutmenschen ist bereit, eine Garantie dafür abzugeben, daß  es nicht so kommen werde. Nach dem Motto, Frechheit siegt, werden wir  von Claqueuren mit den  einschläfernden Worten „Egal wie sie aussehen, woher sie kommen…“ (A. Goebel, Schauspieler) vor vollendete Tatsachen gestellt.  So könnte das Aufwachen ein bitteres Erlebnis werden,  denn es ist eben nicht egal, wer kommt. Nicht jeder und jede bereichert uns!                                                                                                           

Nun wäre es gewiß einfacher,  gehörten wir alle demselben Kulturkreis an, hätten alle die selben oder zumindest ähnlichen Mentalitäten und Sitten, die selben oder gleichen geschichtlichen Erfahrungen usw., und wären wir alle noch dazu  gut, vernünftig, gerecht und gebildet. So ist  es aber leider nicht.  Daher sollten ja auch nur solche Einwanderer aufgenommen werden, die am ehesten zu uns passen bzw. bereit und fähig sind, sich uns anzupassen. Vorausgesetzt, wir wir wollen es auch. Was aber seit langem und heute noch  immer geschieht, geschieht nicht nach unserem Willen, nicht im Interesse der Mehrheitsbevölkerung.                                                                                                              

Weder die legitimen Erben dieses Landes, noch  jene Neo-Österreicher, die sich ihrer Bringschuld bewußt waren und jetzt bereit sind dieses Land  auf einen guten Weg zu bringen, haben  es verdient, von  pflichtvergessenen ,verantwortungslosen Politikern regiert zu werden.

vendredi, 11 février 2011

Pierre Le Vigan: c'est justement ce qui est gratuit qui va peser lourd...

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« C’est justement ce qui est gratuit qui va peser lourd. Parce que c’est rare ! »

Entretien avec Pierre Le Vigan

Jean-Marie Soustrade : Quelle vous parait être la priorité dans le domaine des idées ?

Pierre Le Vigan : C’est de penser un monde qui ne soit pas purement dominé par la raison instrumentale, par des usages des techniques soumis au profit, par l’individualisme calculateur. Il faut pour cela développer une critique de la raison libérale. Il faut aussi comprendre et mettre en œuvre des techniques plurielles, qui donnent plus d’autonomie et de diversité aux hommes et aux peuples et fassent naître des formes diverses de vie sociale, à l’opposé de la monoforme de l’homme robotisé. Le maintien et le développement des diversités doit être un objet essentiel de la réflexion.

J.-M.S : Que pensez-vous du nationalisme ?

P.L.V. : Toute xénophobie est à rejeter. Le « bon » nationalisme ne peut être, dès lors, que l’affirmation sereine de la nécessaire indépendance de la nation, de son rassemblement volontaire dans une communauté de nations qui doit être pour nous l’Europe, et non pas une quelconque « communauté atlantique ». De même que les nations africaines doivent viser – et elles l’ont bien compris sans pouvoir le faire – des unions régionales et une Union africaine. Si le terme nationalisme est retenu avec un sens positif (pourquoi pas ? de même qu’il peut y avoir un « bon socialisme »), ce ne peut être que sous la forme d’un nationalisme de libération et non d’expansion ou de domination, un nationalisme-révolutionnaire, qui révolutionne la conception de la nation dans un sens solidariste – la solidarité et la coopération entre travailleurs avant la compétition  et à la place de la lutte de tous contre tous  -, et un nationalisme européen. Le nationalisme-révolutionnaire en ce sens ne peut être « le nationalisme ancien + la révolution » (l’expansionnisme + une dose de social), c’est une nouvelle conception de la nation. C’est la conjonction de la prise en compte du besoin d’enracinement et de la nécessité de la justice sociale, et au-delà, d’une « société bonne ». Cela débouche bien entendu sur la remise en cause de la logique du capital et de l’accumulation.

J.-M.S : Que pensez-vous de la rivalité pour la succession de Jean–Marie Le Pen au Front national ?

P.L.V. : N’étant pas et n’ayant jamais été membre du F.N., je n’ai pas la moindre vocation à exprimer une préférence (ni un rejet) particulier. Ce qui m’intéresse, ce sont les enjeux en terme d’idées. Les partis politiques peuvent-ils représenter vraiment le ressaisissement de son destin par le peuple ? Peuvent-ils être le moyen d’un « bon populisme », et non d’un populisme démagogique ? Nous en sommes loin, et cela vaut pour tous les partis. Les expressions électorales sont nécessaires mais leurs limites en termes de création de lien social et de nouvelles relations entre les gens sont évidentes.

En outre, la « Nouvelle Droite » n’a pas du tout vocation à se positionner sur des choix politiques au sens étroit. Elle prend position contre les impérialismes et tout d’abord contre celui qui, au nom d’un certain Occident, et d’une certaine idée des droits de l’homme, constitue en fait un système à tuer les peuples. Il me semble que la priorité d’un travailleur intellectuel c’est d’essayer de comprendre les enjeux des affrontements dans le monde, et d’y voir clair sur les grandes tendances à la fois géopolitiques et sociétales. C’est ce qu’un certain nombre de gens essaient de faire, autour de la revue Éléments, le magazine des idées, en particulier, et aussi sur des sites électroniques dont le votre, et c’est là qu’est la priorité et pas ailleurs.

Nous refusons à la fois la perte des énergies dans les querelles politiques au sens étroit et l’érudition vaine et désincarnée dans laquelle certains se complaisent. Quant à l’engagement politique, cela fait plus de trente ans que certains nous disent qu’il y a urgence à « agir », que « demain il sera trop tard ». Pour faire quoi ? Qu’ont-ils empêchés ? Ont-ils fait reculer la marchandisation du monde ? Ont-ils créé une puissante contre-culture ? Ont-ils créé un mouvement de masse contre l’impérialisme américain, un mouvement de solidarité avec les pays d’Amérique du sud qui secouent le joug ? Nous, à la N.D., avons sans cesse formulé et reformulé nos convictions en fonction des nouvelles configurations du monde mais sans nous rallier à la pensée unique. Ce n’est pas rien.

Résultat : dans la vie des idées, la N.D. est un pôle non négligeable. N’étant pas « modernes », nous n’avons pas la prétention d’avoir réponse à tout ni d’avoir toujours raison. Il est vrai qu’il reste beaucoup de travail à faire, en traductions notamment. Avis aux bonnes volontés. Mais osons dire qu’il y a peu de chance que le lecteur régulier d’Éléments s’abêtisse. Par contre, il sera poussé peut-être à se remettre en question. Nous ne proposons pas ce que l’excellent Marcel Aymé appelait le « confort intellectuel ». Le travail intellectuel, au contraire, c’est du travail d’artisan, déterminé et consciencieux. C’est une voie digne qui ceux qui aiment la rigueur, le courage tranquille, la gratuité des échanges d’idées. Ces gens-là existent. C’est justement ce qui est gratuit qui va peser lourd. Parce que c’est rare.

 • Propos recueillis par Jean-Marie Soustrade, le 19 octobre 2010.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1761

 

mercredi, 02 février 2011

Ray Bradbury: "Les gens ne parlent de rien"

Ray Bradbury - Fahrenheit 451: "Les gens ne parlent de rien"

- Les gens ne parlent de rien.
- Allons donc, il faut bien qu'ils parlent de quelque chose !
- Non, non, de rien. Ils citent toute une ribambelle de voitures, de vêtements ou de piscines et disent : "Super!" Mais ils disent tous la même chose et personne n'est jamais d'un avis différent. Et la plupart du temps, dans les cafés, ils se font raconter les mêmes histoires drôles par les joke-boxes, ou regardent défiler les motifs colorés sur les murs musicaux, des motifs abstraits, de simples taches de couleurs. Et les musées, y êtes-vous jamais allé ? Rien que de l'abstrait. C'est tout ce qu'il y a aujourd'hui. Mon oncle dit que c'était différent autrefois. Jadis il y avait des tableaux qui exprimaient des choses ou même représentaient des gens. 

 Ray Bradbury, Fahrenheit 451 - Ex: http://bensworld.over-blog.com/

 

http://imgload.info/files/jdv1294930032h.jpg

dimanche, 30 janvier 2011

An Internal Clash of Civilizations

An Internal Clash of Civilizations

Dominique Venner

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

History does not move like the course of a river, but like the invisible movement of a tide filled with eddies. We see the eddies, not the tide. Such is the present historical moment in which Europeans and the French live. The contradictory eddies of the present hide from them the inexorable tide of a clash of civilizations in their own lands.

Since 1993, Samuel Huntington has distinguished with rather remarkable prescience, one of the most important new phenomena of the post-Cold War era. His thesis of the “clash of civilizations” provoked indignant reactions and sometimes justified criticisms.[1] However, what he predicted is being slowly  confirmed by reality. In substance, Huntington predicted that, in the post-Cold War era, the distinctions, conflicts, or solidarity between powers would no longer be ideological, political, or national, but above all civilizational.

Is the “clash of civilizations” really a new phenomenon? One might say that there were always conflicts between civilizations in the past: Median wars, the Christianization of Rome, the Muslim conquests, the Mongol invasions, the European expansion beginning in the 16th century, etc.

The novelty of our time, although ill-discerned by Huntington, is due to the combination of three simultaneous historical phenomena: the collapse of longstanding European supremacy after the two World Wars, decolonization, and the demographic, political, and economic rebirth of old civilizations that one might have believed were defunct. Thus the Moslem countries, China, India, Africa, or South America mounted, against American power (equated with the West), the challenge of their reawakening and sometimes aggressive civilizations.

The other novelty of our time, an absolute novelty, a consequence of the same historical reversals, is the wave of immigration and settlement by Africans, Asians, and Muslims hitting all of Western Europe. Everywhere, its effects are becoming crushing, in spite of attempts to hide it by the political and religious oligarchies, which are its objective accomplices.

Beyond the questions of “security” whipped up during elections, everything indicates that a genuine clash of civilizations is mounting on European soil and within European societies. Nothing proves it better than the absolute antagonism between Muslims and Europeans on the question of sex and femininity. A question that one could describe as eternal, so far as it is already discernible in Antiquity between the East and the West, then throughout the Middle Ages and modern times.[2] The female body, the social presence of women, the respect for femininity are eloquent proofs of identities in conflict, incompatible ways of being and living which span time. One could add many other moral and behavioral oppositions concerning with the good manners, education, food, the respect for nature and the animal world.

A consequence of this fundamental otherness is that Europeans are being compelled to discover their membership in a common identity. This identity rises above old national, political, or religious antagonisms. French, Germans, Spaniards, or Italians discover little by little that they are adrift in the same leaky boat, confronted with the same vital challenge before which the political parties remain dumb, blind, or crippled.

In the face of this conflict of civilizations, the political answers of yesterday suddenly seem outmoded and absurd. What is at stake is not a question of regime or society, right or left, but a vital question: to be or to disappear. But before we find the strength to decide what must be done to save our identity, it would still be necessary it to have a strong awareness of it.[3] For lack of an identitarian religion, Europeans have never had this awareness. The immense ordeal we are going through will have to awaken it.

Notes

1. See Nouvelle Revue d’Histoire no. 7, pp. 27 and 57.

2. Denis Bachelot, L’Islam, le sexe et nous [Islam, Sex, and us] (Buchet-Chastel, 2009). See also the article of this author in Nouvelle Revue d’Histoire no. 43, pp. 60–62.

3. I discuss the question of identity in my essay Histoire et tradition des Européens (Le Rocher, nouvelle édition 2004).

Source: http://www.dominiquevenner.fr/#/edito-nrh-51choc-civilisations/3745095

Translator’s Note: I omitted the first paragraph of the French original, which makes sense only in the context of the journal in which it was originally published.

jeudi, 20 janvier 2011

Duitsland: een model voor België?

Duitsland een model voor België?
De geschiedenis van Duitsland is er een van kleine staten die onder een zwakke koepel, eerst van een Rijk, later van een Duitse Bond, met elkaar wedijveren. Federalisme avant la lettre als het ware. Na de ineenstorting van het centralistisch bestuurde Derde Rijk in 1945 was er overeenstemming tussen de geallieerden en de Duitse politieke klasse om weer aan te knopen bij de oude traditie van zichzelf besturende staten die met elkaar verbonden waren.

Grondwet

Tijdens de besprekingen in 1948 voor een nieuwe Duitse grondwet verdedigde Beieren, een gewezen koninkrijk overigens, een verregaande scheiding tussen zo een ‘Bond’ en ‘Länder’ (deelstaten) om voldoende zelfstandigheid te behouden. De Parlementaire Raad, voorloper van de Bondsdag (het parlement van de in 1949 gestichte Bondsrepubliek) verkoos een federale staat waarin de federale overheid – der Bund – ruimere bevoegdheden zou genieten, ook om in de moeilijke naoorlogse periode meer samenhang tot stand te brengen op sociaal en economisch vlak.

Die ‘strijd’ leeft vandaag nog altijd voort. De grondwet legt het nastreven van ‘gelijkwaardigheid van levensomstandigheden’ vast; een Zuid-Duitse deelstaat als Beieren hamert regelmatig op meer zelfstandigheid. Het toeval wil nu dat Beieren net zoals zijn buur Baden-Württemberg een rijke deelstaat is. Wanneer het vraagtekens plaatst bij de financiële transfers die kenmerkend zijn voor een federale staat, wekt het dus de indruk dat zijn verlangen naar meer ‘macht’ ingegeven is door financieel eigenbelang. Geld is natuurlijk een belangrijk motief, maar dat is ook de drang om zich te onderscheiden, concreet bijvoorbeeld om zijn sterk onderwijssysteem te kunnen behouden.

Solidariteit

Wat wij in België solidariteit noemen, heet in Duitsland dus ‘gelijkwaardigheid van levensomstandigheden’. Er mogen geen al te grote verschillen bestaan tussen de deelstaten. De zwakke broertjes onder de Länder moeten opgetild worden tot een niveau waarbij hun financiële kracht het gemiddelde van alle deelstaten, tussen 97% en 98 %, bereikt.

Dat gebeurt door een verdeling van de inkomsten uit de BTW, toewijzingen door de federale overheid, en door de zogeheten ‘Länderfinanzausgleich’, waarbij de rijke deelstaten een gedeelte van hun inkomsten afstaan aan de armere.

In de oude Bondsrepubliek (van voor 1990) waren het al een klein aantal deelstaten die de last van de ‘Länderfinanzausgleich’ moesten dragen (West-Berlijn kreeg direct steun van de federale overheid); met de eenmaking vervoegden vijf arme Oost-Duitse deelstaten en Berlijn – nu een deelstaat zoals alle andere – het rijtje van de ‘Nehmerländer’ of ontvangers. Tussen de Duitse deelstaten wordt 6,9 miljard € herverdeeld. Daarvan neemt Beieren bijna de helft voor zijn rekening, een bedrag dat overeenkomt met meer dan 10 % van de belastinginkomsten van de Beierse staatskas. Zoals Guy Tegenbos in De Standaard van 12 januari 2011 aantoont, is de solidariteit van Vlaanderen naar Wallonië relatief gezien wel anderhalve maal zwaarder dan die tussen de rijke en arme Duitse deelstaten.

Dynamiek

De bedoeling is dat de deelstaten qua financiële kracht naar elkaar toegroeien in het kader van een sterk uitgeruste bondsstaat. De institutionele prijs die ze daarvoor betalen, is die van een beperkte zelfstandigheid met veel gemengde en weinig exclusieve bevoegdheden (bijvoorbeeld onderwijs). Dat wordt daardoor gecompenseerd dat ze een stem in het kapittel hebben via een vaste vertegenwoordiging in de Bondsraad, de deelstatenkamer van het parlement.

Naargelang van hun grootte hebben de deelstaten elk drie tot zes van de in totaal 69 zetels in de Bondsraad. Die heeft inspraakrecht in de federale wetgeving waar deze de belangen van de deelstaten raakt. De politieke consequenties kunnen heel groot zijn. Duitsland kent geen samenvallende verkiezingen. De Länder worden vaak door andere meerderheden geregeerd dan de federale staat.

De partijen die in de Bondsdag in de oppositie zitten, halen vaak hun slag thuis doordat ze daar gestemde wetten kunnen blokkeren in de Bondsraad. De federale regering vindt dat uiteraard niet leuk. Het kan verlammend werken, maar ook een grote dynamiek verlenen. De debatcultuur is erg uitgesproken, er zijn tegengewichten en er ontstaat zo ook veel ruimte voor experimenteren.

Al van in de jaren ’90 dringt Beieren op een hervorming van het federale systeem met het oog op meer ‘Wettbewerb’ of innovatie versterkende concurrentie tussen de deelstaten. Het prijst zichzelf graag als voorbeeld aan onder het motto ‘Laptop und Lederhose’, als regio die traditie en technologische innovatie aan elkaar koppelt. Het klopt dat we vroeger ook steun genoten (van 1950 tot 1986), zeggen de Beieren, maar die is tenminste niet in een bodemloos vat gevloeid: we hebben ons als enige ontvanger opgewerkt tot gever.

Klacht

Nu denken Beieren, Baden-Württemberg en Hessen eraan een klacht tegen het systeem in te spannen bij het Grondwettelijk Hof indien er geen onderhandelde oplossing met de ontvangers uit de bus komt. De rijke Länder vinden dat de ‘Länderfinanzausgleich’ de arme ‘vadsig’ maakt en te weinig aanspoort tot sparen.

Volgens het grondwettelijk vastgelegde principe van de schuldenafremming mogen de Länder vanaf 2020 geen nieuwe schulden meer maken. Hoe moet dat lukken met de begrotingstekorten in de arme Länder? Zelf zeggen de politici van de rijke Länder het niet uitgelegd te krijgen aan de burgers dat hun universiteiten inschrijvingsgeld vragen van de studenten terwijl het onderwijs in sommige arme Länder gratis is.

Staatsbedreigend?

De discussie in Duitsland is echter minder ‘staatsbedreigend’ dan in België omdat een eventuele spanning niet geaccentueerd wordt door het toebehoren van de verschillende blokken tot een andere cultuur- of taalgemeenschap. Regionale verschillen wegen niet zwaar genoeg door om het homogene karakter van Duitsland op de helling te zetten.

Zelfs als de “Länderfinanzausgleich’ grondig hervormd wordt, zullen de inwoners van de verschillende deelstaten zich nog altijd als Duits staatsburger voelen. Zelfs een verandering van de grenzen van de deelstaten of het samenvoegen van deelstaten zou – als ze met succes bekroond werd – ietwat wrok te weeg kunnen brengen, maar aan de overkoepelende identiteit van de mensen als Duitser verandert er niets.

Ook in Duitsland bestaat er geen federale kieskring. Als remedie kan het niet eens van pas komen. Maar de Duitsers hebben wel unitaire partijen voor heel het land, met uitzondering van Beieren dat een eigen christendemocratische partij heeft. Misschien geen toeval dat net vanuit Beieren signalen uitgezonden worden om het federale systeem aan te passen?

Dirk Rochtus doceert Duitse geschiedenis en internationale politiek aan Lessius Antwerpen.

mercredi, 19 janvier 2011

Pierre Vial: Las Mascaras caen !

LAS MÁSCARAS CAEN (1)

 

Pierre VIAL (blog de Tierra y Pueblo )

 

vial01.jpgEl sitio (electrónico) WikiLeaks ha hecho un trabajo de salubridad pública al desvelar una gran cantidad de las vilezas de nuestros “grandísimos amigos americanos”. Quienes, por ejemplo, explotan a fondo –cuestión de juego limpio– el servilismo sarkozyano en beneficio propio (véase la página 4) (2).

 

Pero hay otras muchas revelaciones sobre los fondos ocultos de la política americana, que habitualmente permanecen en el secreto de los despachos afieltrados de las embajadas. Ahora, todo se extiende sobre la plaza pública y ello está bien así pues sólo los tontos y sobretodo los ciegos y los sordos voluntarios podrán decir que ellos no sabían nada...

 

 Así lo son las consignas de “vigilancia” organizada, sistemática, dadas a los diplomáticos americanos que trabajan en las Naciones Unidas, que deben espiar a sus colegas de las otras embajadas pero también a los funcionarios de la O.N.U. Un cablegrama del 31 de Julio de 2009, firmado por Hillary Clinton y clasificado por supuesto como “alto secreto”, no deja ninguna ambigüedad al respecto: Hay que descubrir y transmitir a los servicios americanos concernidos (la “Comunidad de la Información”, es decir la National Security Agency o N.S.A.) los números de las cuentas bancarias de los “objetivos”, sus números de las tarjetas de fidelización de las compañías aéreas, sus horarios de trabajo, sus huellas digitales, su ADN, su firma, sus números de teléfono móvil (con los códigos secretos, al igual que para las direcciones electrónicas). Valiendo ello también, por supuesto, para los sedicentes mejores aliados de los Estados Unidos.

 

 Estos últimos tienen pues una cuenta que saldar con el australiano Julian Assange, fundador de WikiLeeks. Quien acaba de ser oportunamente encarcelado en Inglaterra tras una orden de detención dictada contra él en Suecia por un “asunto de hábitos” –léase escándalo sexual. N. del T.–. Una “buena noticia”, apreció, sin reír, el secretario de la Defensa estadounidense Robert Gates. Mientras que WikiLeaks, desde sus primeras revelaciones, era el blanco de ataques cibernéticos, el servicio de pago por internet PayPal, después las compañías de tarjetas de crédito Visa y MasterCard interrumpían las transferencias de fondos hacia las cuentas de WikiLeaks y el banco suizo Postfinance cerraba la cuenta de Assange, congelando sus activos.

 

 No se le perdona a Assange haber revelado que, en todas las relaciones mantenidas por los Estados Unidos con los diversos países del mundo, reina un cinismo permanente. Mientras que son demostradas ciertas tendencias con mucho peso de la política americana, como el apoyo incondicional aportado a Israel.

 

 He aquí lo que nos lleva a enlazar con un asunto muy desagradable. Llegando a tener que lamentar haber tenido razón y que preferiríamos habernos equivocado. Desgraciadamente... Los hechos están ahí y son tozudos. Cuando publiqué en el número 44 de Terre et Peuple “Grandes maniobras judías de seducción hacia la extrema-derecha europea” (3), no quise citar a ciertos nombres, en beneficio de la duda. Hoy la duda ya no está permitida.

 

 De hecho, una delegación de representantes de movimientos “nacionalistas europeos” rendía visita en “peregrinación” a Israel a principios de Diciembre. Estaba compuesta, entre otros, por Heinz~Christian Strache, presidente del FPÖ austriaco, Andreas Moelzer, eurodiputado del FPÖ, Filip Dewinter y Frank Creyelmans, del Vlaams Belang (siendo Creyelmans presidente de la comisión de asuntos exteriores del Parlamento flamenco), René Statkewitz y Patrick Brinkmann (del alemán Pro NRW). Recibida en la Knesset, la delegación depositó una corona de flores ante el Muro de las Lamentaciones (ahí están las fotos de Strache y Moelzer tocados con la kipá...), después rindió visita a la frontera entre Israel y la Franja de Gaza, en la que se encontró con oficiales israelíes de alta graduación encargados de explicarle la situación sobre el terreno. Visita de la ciudad de Ashkelón, recepción por el alcalde de Sderot, entrevistas con el ministro Ayoob Kara, del Likud, y el rabino Nissim Zeev, diputado del movimiento Shas (catalogado como de “extrema-derecha”), ambos activos partidarios del Gran Israel que implica el rechazo de la evacuación de las colonias judías de Cisjordania...

 

La razón oficial de la presencia de tal delegación era la participación en un coloquio justificando la política israelita contra los palestinos. De ahí la Declaración de Israel presentada por los visitantes europeos y afirmando: «Hemos derrotado a sistemas totalitarios como el Fascismo, el Nacional~Socialismo y el Comunismo. Ahora nos encontramos ante una nueva amenaza, la del fundamentalismo islámico, y tomaremos parte en la lucha mundial de los defensores de la democracia y de los derechos del hombre». Dewinter precisó: «Visto que Israel es el puesto avanzado del Oeste libre, debemos unir nuestras fuerzas y luchar juntos contra el islamismo aquí y en nuestra casa». En pocas palabras, la trampa que ya denuncié con anterioridad ha funcionado muy bien.

 

 Esa gente, guiada por la preocupación de lograr a cualquier precio una carrera politicastra, ha elegido lo que Marine Le Pen llama la “desdiabolización”. Dicho de otro modo ponerse al servicio de Tel Aviv. Lamentable y sin duda inútil cálculo.

 

 Nosotros, tenemos una línea clara: Ni kipá ni kuffiya, ni kosher ni halal, ni Tsahal ni Hamás. No luchamos más que por los nuestros. Contra los invasores y los explotadores. ¡NO, NO MORIREMOS POR TEL AVIV!

 

Pierre VIAL

 

Traducción a cargo de Tierra y Pueblo

 

Notas del Traductor

 

1.- Artículo, a modo de editorial, aparecido originalmente en el número 46, correspondiente al Solsticio de Invierno de 2010, de la revista identitaria gala y europea Terre et Peuple. Magazine y en la página electrónica de la propia asociación identitaria homónima que la edita (véase aquí).

 

2.- En la página 4 del mismo número 46 de la referida revista Terre et Peuple y bajo el título de «Sarkozy, “el presidente más proamericano desde la Segunda Guerra Mundial”» encontramos las siguientes líneas respecto al inequívoco servilismo del “gran” presidente “francés” Nicolas Sarkozy al “gran faro de Occidente”:

No somos nosotros quienes lo decimos si no uno de los 250.000 cablegramas diplomáticos del Departamento de Estado americano revelados por el sitio electrónico WikiLeaks, que se ha dado como cometido hacer públicos a través de internet documentos oficiales que no estaban destinados a serlo (Le Monde, 30 de Noviembre y 2 de Diciembre de 2010). Dieciséis meses antes de anunciarlo al pueblo francés, Sarkozy informa, el 1º de Agosto de 2005, al embajador americano en París Craig Stapleton y al consejero económico del presidente Bush, Allan Hubbard, que será candidato en las elecciones presidenciales de 2007. Sarkozy, escribe Le Monde, «hace, durante tal encuentro, una verdadera declaración de amor a los americanos», denunciando el veto de la Francia de Chirac y de Villepin en el Consejo de Seguridad de la O.N.U. contra la invasión de Irak por los Estados Unidos, en Febrero de 2002, como “una reacción injustificable”. Tras su elección en 2007, los diplomáticos americanos que han tenido que tratar algún asunto con Sarkozy dicen adorar de él «el liberalismo, el atlantismo y el comunitarismo». ¿Comunitarismo? ¿Con relación a qué comunidad? La embajada de los Estados Unidos en Francia responde: «La herencia judía de Sarkozy y su afinidad por Israel son célebres». Tanto que nombró a la cabeza del Quai d’Orsay –sede oficial del ministerio inherente. N. del T.– a Bernard Kouchner, «el primer ministro de asuntos exteriores judío de la Vª República», de quien hay que alabar su “dedicación” cuando fue jefe de la O.N.U. en Kosovo. Y después hay que felicitarse también por el nombramiento de Jean~David Lévitte, antiguo embajador en los Estados Unidos, como consejero diplomático en el Elíseo –sede oficial de la presidencia. N. del T.–. Así como del nombramiento en el ministerio de la Defensa de Hervé Morin: «Próximo de la embajada –americana, por supuesto. N. de la R.–, amigable y directo, asume su afección por los Estados Unidos y está entre los más atlantistas de los diputados». Sarkozy no esconde su pretensión de querer el «retorno de Francia al corazón de la familia occidental» (en claro: El reingreso completo de Francia en el seno de la O.T.A.N.). En los tiempos en que, antes de 2007, Sarkozy no era todavía más que el presidente de la U.M.P., Hervé de Charrette se personó para rendir pleitesía, en su nombre, ante la embajada americana, afirmando que el futuro presidente de la República (francesa) quería que «la relación con los Estados Unidos sea la base de la diplomacia de Francia». Sarkozy, una vez convertido en el huésped del Elíseo, es ya, apuntan los diplomáticos americanos, «EL partenaire de los Estados Unidos en Europa». Algo de lo más normal, habida cuenta de «su identificación personal con los valores americanos».

 

3.- El artículo “Grandes maniobras judías de seducción hacia la extrema-derecha europea” es la lógica consecuencia de un texto previo del mismo Pierre Vial titulado Por una estrategia identitaria en Europa y hecho público el 5 de Abril de 2010. Este último puede ser consultado por el lector en la página electrónica válida de Tierra y Pueblo, tierraypueblo.blogspot.com. Mientras que el artículo sobre las referidas “grandes maniobras judías...” también puede ser consultado, originalmente en francés, en el portal electrónico de Terre et Peuple, terreetpeuple.com; y, en su versión en castellano, en el sitio electrónico de Tribuna de Europa, tribunadeeuropa.com. Otros no menos interesantes artículos relacionados con este tema fundamental que implica y marca una separación absoluta y clara entre el genuino movimiento identitario y social-patriota revolucionario europeo {representado, entre otros, por Terre et Peuple en Francia y Walonia, Thule~Seminar en Alemania, Tierra y Pueblo –hay que recordar que total y satisfactoriamente depurada, refundada y reorganizada por el propio Pierre Vial en Las Navas de Tolosa el 1º de Mayo de 2010–, M.S.R. y Frente Nacional en España, etcétera...} y la innegable extrema-derecha burguesa, liberal, atlantista y, cómo no, prosionista hasta la médula {representada, entre otros, por Vlaams Belang en Bélgica, FPÖ en Austria, Pro NRW en Alemania, Sverigedemokraterna en Suecia, los autoproclamados “Identitaires” en Francia, su correa de transmisión estratégica en España, cierto “andamiaje catalán”, etcétera...} también pueden ser consultados en el mismo sitio electrónico de Tribuna de Europa (artículo 1, artículo 2, artículo 3, artículo 4, artículo 5, artículo 6, artículo 7) y en el del Foro Frentismo, frentismo.crearforo.com.

 

mardi, 18 janvier 2011

The Romance of the Classical - Walking the Appian Way

The Romance of the Classical

Walking the Appian Way

 
By Derek Turner
 
 
The Romance of the Classical
 

“To the heart of youth the world is a highwayside.
Passing for ever, he fares; and on either hand,
Deep in the gardens golden pavilions hide”

R. L. Stevenson, Songs of Travel

No youth, but a man in his 40s bareheaded under merciless sun. Nor were there any golden pavilions anywhere in the whole baking expanse of Lazio. Yet standing on one of the most famous highways in the world on that torrid timeless afternoon, I felt I had all of history at my command.

I stood between tombs below cypresses, challenged by countless cicadas. Under the trees was a soft and fragrant carpet of dropped pine needles and divulged cones, and low tumbled walls over which there were wide views of panting fields and the sere stage-set of the Alban Hills. The heat-hazed black basalt stripe of the Appian Way extended before and behind, empty of movement yet echoing with phantasms and fantasies of countless ceased comings and goings, passing and re-passing for ever on expired errands.

I was staring southwards, the direction northern Europeans most like to look, down, down the spinal cord of Italy towards the unseen Mediterranean – that inland ocean of significant islands, storied coasts and once-tributary continents. Another few steps, and I felt I would cross a threshold, and be committed irrevocably to the journey.

Such a perfect prospect and such breathless moments had been vouchsafed to countless imperial adventurers, who exported and expended themselves in return for the world’s wealth – that traffic monitored, as I felt I was being monitored, by unsleeping ancestors in sarcophagi, hovering and whispering forever about the Way as if not even death could arrest their interest in imperial affairs. The compact between the quick and the dead was never more obvious than there, that Sunday, in that classical contrast between then and now, them and us, arrival and departure, anticipation and regret.

I had seen earlier an ancient inscription fixed into a later wall, a three-line fragment of an otherwise lost valediction cut in elegant three-inch capitals, flanked on the right by a downwards-pointed blazing torch to symbolize the flickering-out of life and the dissolution of a once-loved person:

“…SE LE MEMBRA

…O SENZA FAMA

…N SI DISSOLVE”

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Broken as they were – because they were broken – the teasing words seemed to assume a larger size and a wider meaning, as if they had been written not about one person, but about the whole of the Way, the fabulous panorama of the Western Empire. Letters and lines lost, remains dismembered, names disremembered, dreams dissolved – again and again along this road which had carried soldiers, merchants, farmers, pleasure trippers, pilgrims, defeated Spartacists pinned up on crucifixes, and above all countless funeral processions of dictators, censors, senators, magistrates, priests, generals, old families and arrivistes lent respectability by ancientness. Here on “the queen of the long roads” the dead won’t stay quite dead, and the living are never fully awake. It’s pleasant to daydream about death when you’re on the Appian Way, and it may be inescapable on such a road on such a day when no-one else appears to be moving anywhere in Europe.

The early Christians buried their pre-departed outside the Aurelian Wall in accordance with Rome’s rules, with the huge undulating gecko-stalked fields I had seen earlier drum-like with semi-explored catacombs, successive burials cut counter-intuitively deeper into the soft tufa until the last interments of all were carried out at the bottom of towering trenches of tombs.

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To those who believed, or even slightly believed, the idea of resting in proximity to Saint Cecilia and proto-popes, adjacent to the great road along which Peter had been taken in chains in AD 56 (purportedly the same chains displayed in the church of San Pietro in Vincoli on the Esquiline a few miles north) was probably not such a frightening fate to those thereby assured of rising and reigning with the just. These huge and hollowed charnel-houses where so many unknowns have been waiting so long for translation are only faintly sad, as though some trace element of the hopes deposited here and the libations poured out for so many centuries at the shrines of saints had lodged in corners of the complex.

The Via Appia epitomizes the empire’s evolution, emerging into history in 312 BC, a definite line leading out from the City and the tangled brambles of myth through magnificence to decline.

Appian_Way_-_Gateway_medium

Rome’s cultural catalogue calls across centuries to anyone even half-aware of being European – Aeneas escaping ruin, enigmatic Etruscans, twins suckled by wolves, tyrants tamed, bridges held, geese waking the guards, Gauls pulling the senator’s beard to discover if he were man or monument, brick becoming marble, the patient placing of ruler-straight roads across dizzying distances, eagles elevated and legions lost, empurpled eccentrics, king-makers and king-takers, provinces gambled in games, frontiers farmed out to mercenaries, and that final shabby century, when Goths came unresisted from the north to mow the crop of the debased citizenry – irrupting in at the Salarian Gate, opened by slaves who thought it was time they were masters, as Roman civilization ebbed out for ever to the south – the saddest Appian Way funeral procession of all.

After the sometime imperial subject Alaric finally took Rome for his own in 410, St Augustine wrote The City of God to emphasize the vanity of even imperial earthly aspirations – infuriated, according to tradition, by meeting Roman refugees whose chief concern now they had apparently witnessed the end of days was not to entreat the vengeful Lord but merely to locate Hippo’s theatres. The catastrophe of the Caput Mundi has provided Europeans ever since with a majestic narrative on which to hang huge historiological theories and from which they can derive endless melancholic pleasure.

As if this were not a sufficiently large donation to history, the transplanted Roman sun rose brilliantly again and shone for 1,043 years in Constantinople, the bulwark on the Bosphorus protecting Europe from the thronging East. When Constantine made his lamentable, lion-hearted exit and the longed-for “Red Apple” dropped at last into the eager hands of the Turks, Europe shivered as if it were 410 all over again.

Europe’s fear for the future was admixed with increasing respect for the past now finally consigned to the recorders and the raconteurs, the dramaturges and dreamers who sought classic examples to help them comprehend their own ages. As one such romantic, the Norfolk squire Sir Thomas Browne, wrote in his Hydriotaphia, Urn-burial of 1658 after Roman cinerary urns were unearthed by workmen on his estate:

“Run up your thoughts upon the ancient of days, the antiquary’s truest object, unto whom the eldest parcels are young, and earth itself an infant.”

That is just what one cannot help doing on the Appian Way – thinking about what Browne called “the Nations of the dead,” and how short a distance there always is between times and things – glory and vainglory, triumph and defeat, youth and age, life and death and sometimes back again.

Dehydrated, dusty, dirty and with blistering feet – but with the whole waiting whispering Way and West seemingly to myself – I wanted never to stop walking.

jeudi, 13 janvier 2011

Dans les coulisses de notre temps

Dans les coulisses de notre temps

par Georges FELTIN-TRACOL

15fc0fb96752f8.jpgÉcrit par un collectif d’auteurs dont certains avaient déjà participé à la rédaction du roman d’anticipation politique Eurocalypse et qui ont assimilé l’œuvre de Jean Baudrillard, Choc et Simulacre est un ouvrage dense qui interprète, d’une manière décapante, les grands événements en cours.

Les auteurs s’intéressent à la genèse récente du projet hégémonique des États-Unis. Ils rappellent que, sous la présidence de Bill « Tacheur de robe » Clinton (1993 – 2001), des intellectuels préparaient la domination mondiale de leur pays à travers le Project for a New American Century. Ce programme ambitieux parvint à regrouper « conservateurs réalistes », mondialistes patentés et néo-conservateurs malgré des tensions inhérentes incessantes. Au sein du néo-conservatisme même, le collectif relève que « la base militante […] était à l’origine composée de trois groupes dont les valeurs ne sont pas totalement compatibles, et dont les intérêts divergent largement : le “ big business ”, les milieux pro-Israël, la “ moral majority ” (p. 26) ».

Sommes-nous en présence d’une « entente idéologique » factuelle qui œuvre à la suprématie planétaire de Washington ? Oui, mais sans chef d’orchestre patenté puisqu’il s’y concurrence et s’y affronte divers clivages, d’où les ambiguïtés intrinsèques du « conservatisme étatsunien » au début du XXIe siècle. Le collectif prend pour preuve les études de Samuel Huntington. Son « choc des civilisations » était au départ un article répondant à la thèse de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire et le triomphe final du libéralisme. Certes, Huntington y exprimait une vision étatsunienne du monde en distinguant l’Occident euro-atlantique d’une civilisation européenne orthodoxe et en niant toute particularité à l’Europe. Pourtant, même si son thème du « choc des civilisations » va être instrumentalisé au profit du mondialisme yanqui conquérant, Huntington comprit ensuite, dans son dernier essai, Qui sommes-nous ?, que le « choc des civilisations » atteignait les fondements des États-Unis avec une lente « latino-américanisation » de sa patrie…

Les méandres du pouvoir réel à Washington

Les interventions militaires en Afghanistan (2002) et en Irak (2003) marquent l’apogée du néo-conservatisme et donc le début de son déclin à l’intérieur de la « coalition » dominante. « La fracture entre néo-conservateurs d’une part, mondialistes et conservateurs réalistes d’autre part, continue à perdurer, mais désormais, ce sont à nouveau les conservateurs réalistes qui mènent la danse, ayant récupéré le soutien clair et fort des milieux mondialistes (p. 63). » Par ailleurs, le plan « néo-con » a échoué auprès de la population U.S. qui réagit maintenant par le phénomène du Tea Party. Cette nébuleuse mouvementiste présente de fortes inclinations libertariennes et isolationnistes (mais pas toujours !).

Avec ce retour au réel géopolitique, on assiste au regain d’influence de Zbigniew Kazimierz Brzezinski – que les auteurs désignent par ses initiales Z.K.B. -, qui est probablement le plus talentueux penseur géopolitique des États-Unis vivant. Bien que démocrate, ce conservateur réaliste s’active en faveur d’« un ordre mondial aussi unifié que possible, au sein duquel les élites anglo-saxonnes sont prédominantes (p. 47) ». Z.K.B. réactualise de la sorte les vieux desseins de Cecil Rhodes, de la Fabian Society et de l’« Anglosphère » en partie matérialisée par le système Échelon. Ainsi, « l’objectif de la conquête de l’Asie centrale doit être, selon Z.K.B., d’assurer la victoire non de l’Amérique proprement dite, mais plutôt celle d’un Nouvel Ordre Mondial entièrement dominé par les grandes entreprises multinationales (occidentales principalement). Le Grand Échiquier se présente d’ailleurs comme un véritable hymne aux instances gouvernantes du mondialisme économique (Banque mondiale, F.M.I.). Z.K.B. est le premier patriote du Richistan – un pays en surplomb de tous les autres, où ne vivent que les très, très riches (p. 49) ».

Faut-il ensuite s’étonner d’y rencontrer le chantre des « sociétés ouvertes », le co-directeur de la célèbre O.N.G. bien-pensante Human Rights Watch et l’instigateur occulte des révolutions colorées, Georges Soros ? Il soutient de ses deniers « l’Open Society Fund […qui] est destiné officiellement à “ ouvrir des sociétés fermées ” (en clair : empêcher les États de réguler l’activité des grands prédateurs financiers mondialisés) (p. 55) ». Le collectif évoque une « méthode Soros » qui consiste à « semer le chaos souterrainement pour proposer ensuite la médiation qui rétablit l’ordre (p. 82) ». Il n’y a pourtant ni complot, ni conspiration de la part d’un nouveau S.P.E.C.T.R.E. cher à Ian Fleming et à son héros James Bond…

En analysant la production éditoriale d’outre-Atlantique, les auteurs observent néanmoins une nette « difficulté de la coordination entre le tendances de l’oligarchie fédérée U.S. – une oligarchie qui ne parvient à surmonter son incohérence que par la fuite en avant (p. 77) ». En effet, les différentes tendances de la « coalition hégémoniste » veulent d’abord défendre leurs propres intérêts. Ils rappellent en outre l’importance du lobby israélien aux États-Unis, groupe d’influence qui ne se recoupe pas avec l’emprise de la communauté juive sur le pays. Ils signalent aussi les liens très étroits tissés entre le Mossad et la C.I.A. au point que « la coopération entre les deux appareils de renseignement va si loin qu’on peut parler d’intégration mutuelle (p. 70) ». Via l’A.I.P.A.C. (American Israel Public Affairs Committee) et d’autres cénacles spécialisés dont l’Anti Defamation League, « spécialisée dans le harcèlement des opposants. Elle utilise très largement l’accusation d’antisémitisme et, d’une manière générale, promeut un “ souvenir ” de la Shoah qui ressemble à s’y méprendre à une stratégie d’ingénierie des perceptions visant à développer, dans la population juive, le syndrome de Massada (p. 67) », Israël est bien défendu outre-Atlantique. Or la diplomatie de la canonnière néo-conservatrice des années 2000, en chassant du pouvoir les Talibans et Saddam Hussein, a favorisé l’Iran et affaibli les soutiens arabes traditionnels des États-Unis (Égypte, Arabie Saoudite, Jordanie). Prenant acte de cette nouvelle donne non souhaitée, « il y aurait donc renversement d’alliance latent entre W.A.S.P. conservateurs réalistes de l’appareil d’État U.S., mondialistes financés par la haute finance londonienne et lobby pro-israélien néoconservateur, avec Z.K.B., le mondialiste réaliste, en médiateur (pp. 64 – 65). »

L’heure du « médiaterrorisme »

Il ne faut surtout pas se méprendre : ces conflits internes, inévitables, n’empêchent pas l’unité en cas de nécessité ou de but commun. Par ailleurs, cette « entente » emploie avec aisance le mensonge, la désinformation, l’intox et le truquage qui « est l’imprégnation progressive de la cible (p. 17) ». L’hyper-classe étatsunienne pratique une nouvelle forme de guerre : la guerre de quatrième génération (G4G). « Faisant suite à la guerre des masses en armes, à celle de la puissance de feu et à la Blitzkrieg, cette quatrième génération est définie comme la guerre de l’information, impliquant des populations entières dans tous les domaines (politique, économique, social et culturel). L’objectif de cette guerre est le système mental collectif de l’adversaire. Et par conséquent, le mental des individus qui composent sa collectivité (pp. 13 – 14). »

Selon les circonstances et les modalités d’emploi, cette G4G s’utilise diversement. « Le terrorisme est un moyen, pour un pouvoir occulte, de conserver le contrôle soit en éliminant un adversaire (instrumentalisation de l’assassin politique), soit en perturbant un processus sociopolitique (stratégie de la tension), soit en poussant un groupe assimilable à l’ennemi à commettre un acte odieux (stratégie du renversement des rôles, l’agresseur réel se faisant passer pour l’agressé – cas le plus célèbre : la conspiration des poudres, dès le XVIIe siècle, en Angleterre) (p. 106). » Les États-Unis ne sont pas en reste dans l’application régulière de cette tactique, de l’explosion de leur navire, U.S.S. Maine, dans la rade du port espagnol de La Havane en 1898 au 11 septembre 2001 en passant par le transport clandestin d’armes pour les Britanniques dans les soutes des navires neutres – dont le Lusitania – coulés entre 1915 et 1917 et l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, après avoir imposé un blocus pétrolier contre le Japon et décrypter dès 1936 les codes secrets nippons… Cessons d’être naïfs ! Comme l’avait déjà bien perçu le situationniste italien Censor (1), « la manipulation du terrorisme, voire sa fabrication, est une vieille stratégie de l’oligarchie américano-britannique. Quelques exemples : Giuseppe Mazzini, au service de l’Empire britannique, pour déstabiliser l’Autriche; ou encore l’instrumentalisation notoire de la Rote Armee Fraktion par les services anglo-américains; ou encore l’instrumentalisation des Brigades Rouges par les services U.S. pour se débarrasser d’Aldo Moro, qui voulait associer le P.C. italien au gouvernement démocrate-chrétien (p. 105) ». N’oublions pas le financement et l’entraînement d’Oussama Ben Laden et d’Al-Qaïda par la C.I.A. ou bien le téléguidage de certains éléments des Groupes islamiques armés algériens par quelques agents anglo-saxons en mission commandée contre les intérêts français en Afrique du Nord, au Sahara et au Sahel…

Le terrorisme se voit compléter par l’arme médiatique. « Aux U.S.A., le storytelling est en train de devenir non seulement une méthode de gouvernement (ce qu’il était depuis longtemps), mais le gouvernement lui-même, l’acte de gouverner. La révolution amorcée pendant le Watergate vient de s’achever : désormais, la gestion de la communication est au centre de l’acte de gouverner, elle n’est plus chargée d’accompagner l’action politique, elle est l’action politique. Désormais, la politique est l’art de parler non du pays réel, mais de l’imaginaire (pp. 99 – 100, souligné par les auteurs). » Le collectif expose ensuite des cas flagrants de « médiaterrorisme » à partir des exemples irakien, afghan et iranien.

Et là encore, les auteurs apportent un tiers point de vue. Pour eux,  « que l’Irak ait possédé des armes de destruction massive ne fait aucun doute, et les Anglo-Américains étaient bien placés pour le savoir : pour l’essentiel, c’est eux qui avaient fourni ces armes à Saddam Hussein. […] Il est possible qu’en franchissant la ligne séparant armes chimiques et armes bactériologiques, Saddam ait outrepassé les autorisations de ses soutiens occidentaux (pp. 91 – 92) », d’où les rétorsions financières, l’incitation suggérée par Washington de s’emparer du Koweït, la guerre du Golfe, le blocus et l’invasion de l’Irak par les gars de Bush fils.

Quant à la situation iranienne, il est clair que « l’Iran inquiète les Américains précisément parce qu’il est en train de réussir ce que les payas arabes sunnites échouent à accomplir : définir une voie musulmane vers la modernité. Les Iraniens sont en train d’entrer dans l’ère du progrès technologique sans pour autant s’occidentaliser en profondeur. La société iranienne se libère, mais pas pour s’américaniser. Téhéran menace de briser l’alternative piégée où l’Occident a jusqu’ici enfermé le monde musulman : s’occidentaliser ou végéter dans l’arriération (p. 121) ». Bref, « l’Iran est un pays musulman qui a des ambitions… et les moyens de ses ambitions (p. 123) ».

Les auteurs dénoncent le détournement médiatique par les Occidentaux des propos du président Ahmadinejad qui n’a jamais parlé de rayer Israël de la carte ! On nuancera en revanche leur appréciation convenue quand ils estiment que « l’Iran n’est pas une démocratie au sens où les pays occidentaux sont démocratiques [sic ! Nos États occidentaux sont-ils vraiment démocratiques ?], mais c’est un État de droit, où le peuple est consulté régulièrement, à défaut d’être reconnu comme pleinement souverain (p. 131) ». Comme si les électeurs français, britanniques, allemands ou espagnols étaient, eux, pleinement souverains ! La Grasse Presse a orchestré un formidable tintamarre autour de la magnifique réélection en juin 2009 d’Ahmadinejad comme elle déplore l’extraordinaire succès populaire du président Loukachenko au Bélarus le 19 décembre 2010. En fait, les premiers tours des présidentielles iranienne et bélarussienne sont plus justes, conformes et légitimes que l’élection de Bush fils en 2000 ou le second tour de la présidentielle française de 2002 ! Ce n’était pas en Iran ou au Bélarus que se déchaînèrent télés serviles et radios soumises aux ordres contre le candidat-surprise du 21 avril !

On aura compris que, dans cette perspective, « avec la G4G, l’armée des U.S.A. avoue donc qu’elle est l’armée du capitalisme globalisé, et que son arme principale est le marketing. Fondamentalement, dans l’esprit de ses promoteurs, la G4G est la guerre de contre-insurrection d’une armée d’occupation planétaire à la solde du capital (p. 14) ».

Un champ de bataille parmi d’autres…

Et la France ? Craignant « le conflit métalocal, c’est-à-dire à la fois totalement local et totalement mondial (p. 8, souligné par les auteurs) » et pensant que « le retour des nations n’est donc pas forcément celui des États-nations : seuls les États-nations cohérents sous l’angle culturel seront cohérents sous l’angle national (p. 37) ». L’État-nation est-il encore un concept pertinent avec une population de plus en plus hétérogène sur les plans ethnique, religieux et cognitif ? Le sort de France préoccupent les auteurs qui insistent fortement sur l’acuité de la question sociale. Ils notent que les fractures françaises deviennent de très larges béances. Ils décèlent dans ce contexte d’angoisse sociale les premières manœuvres de la G4G. « La guerre civile visible, entre groupes au sein de la population, constitue un terrain propice à la conduite souterraine d’une autre guerre, qui l’encourage et l’instrumentalise, c’est-à-dire la guerre des classes dirigeantes contre les peuples. Par ailleurs, avec le trafic de drogues, on a précisément un exemple de contrôle exercé par des forces supérieures sur les quartiers “ ethniques ”. D’où l’inévitable question ? : et où, derrière la constitution en France de “ zones de non-droit ”, il y avait, plus généralement, une stratégie de déstabilisation latente, constitutive du pouvoir de ceux qui peuvent déstabiliser ? (p. 145, souligné par les auteurs). » La G4G emploie des leurres et des simulacres. « Le simulacre, c’est le choc des “ civilisations ”, c’est-à-dire l’affrontement des peuples et familles de peuples. La réalité, c’est le conflit entre le haut et le bas de la structure sociale, et parfois la recherche d’une entente horizontale entre les composantes du haut de cette structure. Le simulacre, c’est presque exactement l’inverse : conflit obligé entre les structures sur une base civilisationnelle, recherche de l’entente verticale au sein de chacune d’elle (p. 152). » Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège réductionniste et à se focaliser sur un seul problème comme l’islamisation par exemple. Les auteurs prennent bien soin de ne pas nier les chocs de civilisations qui parcourent l’histoire. Ils se refusent en revanche d’entériner tant sa version néo-conservatrice que dans sa variante angélique. « Énoncer, par exemple, qu’il n’existerait pas d’antagonisme entre populations d’origine européenne et populations d’origine extra-européenne en France serait non seulement dire une contre-vérité manifeste (et se décrédibiliser), mais encore s’inscrire dans la grille de lecture de l’adversaire, qui veut que la question de l’antagonisme soit placé au centre du débat (p. 153). »

Au bord de l’explosion générale, l’Hexagone se retrouve au centre d’une imbrication de luttes d’influence variées. « Les tensions observées en France ne peuvent se comprendre indépendamment de l’action des réseaux d’influence géopolitiques. On citera en particulier l’action des réseaux F.L.N. au sein de la population d’origine algérienne, le poids de l’islam marocain au sein de l’islam “ de France ”, l’influence certaine des services israéliens (Mossad) au sein de la population juive, à quoi il faut sans doute ajouter des influences construites par les services U.S. (pp. 141 – 142) (2) ». Écrit avant la publication des documents diplomatiques par WikiLeaks, les rapports secrets du département d’État des États-Unis prouvent l’incroyable sape des services yankees auprès des médias hexagonaux, du microcosme germano-pratin et dans les banlieues. Sur ce dernier point, Luc Bronner rapporte que « les Américains rappellent la nécessité de “ discrétion ” et de “ tact ” pour mettre en œuvre leur politique de soutien en faveur des minorités (3) ». L’objectif de Washington demeure d’éliminer une puissance gênante… Loin d’être des combattants de l’islam radical, la racaille des périphéries urbaines est plutôt l’auxiliaire zélé de l’américanisme globalitaire ! Ils en ignorent ses richesses métaphysiques et les expériences soufies et singent plutôt les Gangasta Rap yankees : on peut les qualifier sans erreur d’« Islaméricains ».

Que faire alors ? « La réponse adaptée à la guerre de quatrième génération, c’est la guerre de cinquième génération : la guerre faite pour préserver la structure générale du sens (p. 154) », soit élaborer une métapolitique liée au militantisme de terrain sans portée électorale immédiate. Et puis, ajoutent-ils, « fondamentalement, il faut faire un travail de formation (p. 154) ». Que fleurissent mille séminaires discrets d’où écloront les rébellions française et européenne ! Que se développe un ordonnancement réticulaire, polymorphe et viral des milieux de la dissidence régionale, nationale et continentale ! L’heure des hommes providentiels et des sauveurs suprêmes est révolu ! Dorénavant, l’impersonalité active doit être un impératif pour tous les militants ! Choc et Simulacre nous aide dans la juste compréhension des enjeux actuels.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Alias Gianfranco Sanguinetti. Il publia en 1975, sous ce nom de plume, un Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, puis en 1980, Du terrorisme et de l’État, la théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois révélant le rôle trouble des services secrets italiens dans les activités des Brigades Rouges.

2 : Il serait bienvenu (un vœu pieu ?) qu’un éditeur traduise en français l’ouvrage récent du journaliste Giovanni Fasanella et du juge anti-terroriste, Rosario Priore, qui, dans Intrigo Internazionale (Chiarelettere éditeur, Milan, 2010), dévoilent la véritable guerre secrète opposant dans les décennies 1970 – 1980 les différents « services » des puissances occidentales et atlantistes. Qui nous dit que les États-Unis ne chercheraient pas à transposer en France ce que l’Italie des « années de plomb » a connu avec une nouvelle « stratégie de la tension », cette fois-ci, activée dans les banlieues ?

Par ailleurs, dans une bande dessinée politique intitulée La Droite ! : petites trahisons entre amis (scénario de Pierre Boisserie et Frédéric Ploquin, dessin de Pascal Gros et couleur d’Isabelle Lebeau, Éditions 12 bis, 2010), les auteurs assènent dans une vignette que dans les années 1970, le S.D.E.C.E. (le contre-espionnage extérieur français) était partagé entre les obligés des Anglo-Saxons et les affidés des services israéliens…

3 : Luc Bronner, Le Monde, 2 décembre 2010.

• Collectif européen pour une information libre présenté par Michel Drac, Choc et Simulacre, Le Retour aux Sources éditeur, 2010, 164 p., 13 €, à commander sur www.scriptoblog.com ou à Scribedit, 33, avenue Philippe-Auguste, 75011 Paris, France.


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mardi, 11 janvier 2011

Confessions of a Reluctant Hater

Now Available for Pre-Order:
 Confessions of a Reluctant Hater

Counter-Currents is pleased to announce our third limited edition hardcover:

Greg Johnson
Confessions of a Reluctant Hater
San Francisco: Counter-Currents, 2010
162 pages

Hardcover: $30 (limited edition of 100 signed and numbered copies)

Note: If you choose the Economy shipping option, you can ship up to three copies for the same flat rate: $5 in the US, $11 to Canada, and $13 to the rest of the world.

Release date: January 31, 2011

Confessions of a Reluctant Hater is a collection of short essays, reviews, and topical opinion pieces written between 2002 and 2010. Greg Johnson believes that multiculturalism and multiracialism are a death-sentence for the white race. He believes that only a White Republic offers a solution, and only an explicitly race-wise and Jew-wise White Nationalism will get us there.

Yet Greg Johnson shows that White Nationalism is not a rigid Right-wing orthodoxy, by including searching and controversial essays on drug legalization, race-mixing, homosexuality, and “West Coast White Nationalism.” He also argues that White Nationalism will not triumph until white racial consciousness leaves its Right-wing ghetto and becomes the common sense of the whole political spectrum.

Greg Johnson is a master of defending radical and uncompromising views in clear, engaging, sometimes brutally frank language, employing seductive logic, vivid examples, and a dash of savage wit. Confessions of a Reluctant Hater is an accessible but challenging introduction to White Nationalism by one of the leading voices of the North American New Right.

Advance Praise for Confessions of a Reluctant Hater:

Greg Johnson’s work is something rarely seen but badly needed on the so-called New Right.  His learning is both wide and deep, but lightly worn and not afraid to challenge the orthodoxies of Left and Right   He brings a sensitivity both West Coast and Traditional to the cultural politics of today.  The works collected here will, like his website, serve as a foundation for any serious attempt to regain control over our destiny.

—James J. O’Meara

Greg Johnson is a rare writer, in that he can combine lucid insights with humor and off-the-wall ideas, offering an analysis of contemporary Western man, culture, and society that transcends disciplinary barriers and highlights the subterranean processes that govern the grand panorama of history. This may sound grandiose and esoteric, but the reader need not fear having to push his way through a caliginous jungle of abstruse terminology and turgid, sludge-like argumentation: Johnson’s simple and easy prose make reading about these weighty matters an effortless task, clearing the decks for the reader to rethink the world.

—Alex Kurtagić, author of Mister

CONTENTS

 

Preface · iii

 

Finding a White Voice
1. Confessions of a Reluctant Hater
2. A Nation of Immigrants?
3. Craig Bodeker’s A Conversation About Race
4. Craig Bodeker’s More of . . . A Conversation About Race
5. Christian Lander’s Whiter Shades of Pale
6. Tea Party: The Documentary Film
7. Separatism vs. Supremacism
8. To Cleanse America: A Modest Proposal

Polarizing Moments
9. The “W” Word
10. The 2008 Presidential Election
11. A Tariff in Time . . . Saves Billions
12. The Gates Controversy
13. The Persecution of Kevin MacDonald
14. The Persecution of American Renaissance
15. The “Ground Zero” Mosque Controversy
16. The 2010 Midterm Elections
17. Implicit Whiteness & the Republicans

White Lifestyle Politics
18. West-Coast White Nationalism
19. Is Racial Purism Decadent?
20. Race-Mixing: Not Just for Losers Anymore?
21. Lawyers & Sex Crimes
22. Homosexuality & White Nationalism
23. Drug Legalization in the White Republic
24. Redneck Rousseau: Jim Goad’s Shit Magnet
25. It’s Time to STOP Shopping for Christmas
26. Merry Christmas, Infidels!
27. The Spiritual Materialism of Alan Watts

00:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, réflexions personnelles, etats-unis, déclin | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 09 janvier 2011

Dominique Venner sur l'identité nationale

 

 

Dominique Venner sur l'identité nationale (1 + 2)

samedi, 08 janvier 2011

Dr. Tomislav Sunic on overcoming differences & on American theology

Dr. Tomislav Sunic on overcoming differences

Dr. Sunic on American theology

We're Living the End of the Roman Empire

We’re Living the End of the Roman Empire

Marc ROUSSET

Translated by Michael O’Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

satyricon-22913367.jpgHere’s the question: “Are we living in 370 AD, 40 years before Alaric sacked Rome?,” or: “Are we living in 270 AD, just before the drastic redressment of the Illyrian emperors, who staved off catastrophe to prolong the empire’s life for another two centuries?”

Why the comparison? Today, the non-European rate of births in France is 17 percent. If nothing changes — and with Sarkozy’s 250,000 immigrants/year or the Socialists’ 450,000 — this rate will increase to 30 percent by 2030 and 50 percent by 2050! The tipping point of this sociological upheaval has practically already been reached. Without the most drastic measures, our society’s cancer will grow at such an exponential rate that it will inevitably culminate in an ethnic civil war.

The success of Thilo Sarrasin’s book in Germany (more than 600,000 copies sold to date) shows that contrary to what our naive human-rightists affirm, the problem is very real and threatens the survival of our societies. Auguste Comte said: “Know in order to foresee and foresee in order to act” [Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir]. The truth is: If yesterday France lost her empire, today she is in the process of losing her language, her civilization, her industry, her sovereignty, her people.

More than the danger posed by [the Third World's] migration, there’s the materialistic and individualistic egoism of our generation, and the problem of retirees, which has caused the French to get irresponsibly in debt, to practice a scorched-earth policy, to cut down her fruit orchards for kindling wood, to sacralize acquired rights rather than the Holy Ghost (as the academician, Chantal Delsol, puts it).

It’s difficult to understand what’s happening today, if you know nothing of Rome’s fall — which warns us of what’s coming. In the period of Rome’s decline, the Barbarians were within the walls, and their brothers were laying siege to the city ramparts; European man was killing himself demographically, taking refuge in a frenzy of individualistic and materialistic well-being, not seeing the coming catastrophe, persuaded that his petty ordinary life would last an eternity. Our so-called elites are just as blind as Ammianus Marcellinus, who in 385 wrote in Book XIV of his History that: “Rome is destined to live as long as there are men.” Twenty-five years later, Alaric sacked the eternal city.

The parallels between our era and the end of the Roman Empire are evident in the social values we uphold, in the primacy we attribute to money, in immigration, demographic decadence, an unwillingness to assume our own defense, and, finally, in the irruption of Christianity, which can be compared to the new human-rights religion.

Napoleon claimed that: “The first among all virtues is devotion to the fatherland.” We are now very far from such virtues; the Republic’s Baras and Bigeards [i.e., heroic patriots of the late 18th and mid 20th centuries] seem more and more anachronistic to us. High school students today no longer study the poems of José-Maria de Heredia; they’re uneducated, uncultivated, and already demonstrating for their retirement — for their old-age! The Romans never had anything to fear as long they practiced dignitas (honor), virtus (courage and conviction), pietas (respect for tradition), and gravitas (a natural austerity). According to pietas, every citizen was perpetually indebted to the ancestors he acquired at birth; this made him less concerned with his rights than with his duty to transmit the acquired heritage. Pietas imbued the Romans with the energy to perpetuate themselves and to survive. By the end of the Empire, the Romans had lost these qualities.

The Romans also knew the reign of money, corruption, a market society devoid of patriotism, a society in which each thought only of his own situation. Civil servants were corrupted. Well-connected  incompetents were appointed commands. There was a generalized shortage of recruits for the army . . . Generals would come to the rescue of a besieged city only if a ransom was forthcoming. Soldiers in frontier forts abandoned themselves to agriculture or commerce rather than arms. Regular troops were frequently depicted as being drunk, undisciplined, pillaging to provide for their families.  Soldiers at times were even the victims of their commanders’ lies.

The Romans progressively abandoned all effort to defend themselves from the Barbarians. To do so would have entailed mobilizing the native population. The constitution of self-defense militia were extremely rare. The Empire could no longer rely on its citizen-soldiers, for soldiering had become a trade for professionals. Representatives of the ruling class thus either took flight before the Barbarians or else collaborated with them. City inhabitants may have fortified their walls, but they abandoned them whenever the Barbarians promised to spare their lives.

Today, in France, the defense budget, which represented 5.1 percent of the GDP under General de Gaulle, is now at 1.8 percent and tending toward 1.5 percent. With Sarkozy, France rejoined NATO, but he no longer talks about establishing a European Defense Force . . .  Ninety percent of the regiments have been dissolved and our armed forces lack the men to restore order if the banlieues [immigrant suburbs] should ever explode. Non-European immigration costs the French state 36 billion euros/year, but it can’t even come up with 3 billion to open a second airport to relieve Paris’ Charles-de-Gaulle Airport. France, in a word, more and more renounces its own defense.

Julien Freund reminds us that a civilization ought never to make an abstraction of its military defense. All of history refutes such a stance. “Athens was not solely home to Socrates and Phidias, it was also a military power, whose distinction was maintained by strategic geniuses like Miltiades, Cimon, and Themistocles” (Julien Freund, La Décadence [Paris: Sirey, 1982], 288).

Rome, again like Europe today, knew demographic decline. The historian Pierre Chaunu has passionately called attention to this in face of the present indifference. A declining natality is one sign that life has been rejected for the sake of playing in the present and ignoring the future, expressing in this way a refusal to defend our civilizational values. “The beautiful Region of Campanie [near present-day Naples], that never saw a Barbarian,” one reads in the Codex Theodosianus, “had more than 120,00 hectares where there was neither a chimney nor a man” (Michel de Jaeghere, “Le Choc des civilization,” in Comment meurt une civilization [Paris: Éds. Contretemps, 2009], 211). If the Roman population was close to 70 million under Augustus, it was no more than 50 million at the end of the Third Century.

The Romans also experienced the ravages of an unconscious migratory policy, when Alaric’s troops pillaged much of Italy and especially following the disaster at Adrianople — which was a far more catastrophic defeat than Hannibal’s victory at Cannae. Barbarian soldiers and officers in the Roman Legions were incapable of resisting the call of their blood, whenever their compatriots emerged victorious on Roman soil. Alaric’s troops never ceased expanding, as escaped Germanic slaves, prisoners of war, and colons rallied to his banner.

The height of this migratory policy was the disaster of Rome’s eastern army at Adrianople in August 378.

In 375, the Goths, driven by the Huns, were pushed to the banks of the Danube, where . . . their chief, Fritigernus, begged the Romans for permission to cross the river in order to peacefully settle on the Empire’s soil. The ill-advised Eastern emperor, Valens, looked on the Goths as possible mercenary recruits for his own armies — though some Roman officers warned that they were actually invaders and ought to be crushed. “These critics,” Eunapius tells us, “were mocked for knowing nothing of public affairs.”

The Goths crossed the river with the greatest possible disorder and without proper Roman precautions, as this massive alien population, with its wives, children, and arms, took refuge within the Empire. In the Winter of 377, they cut to pieces the Roman troops “guarding” them, taking their horses and arms. Rome’s Barbarian mercenaries in the vicinity of Andrinople then joined the Gothic rebels. In 378 the emperor Valens mobilized his army against them. But once encamped on the outskirts of Andrinople, it was encircled by the Goths; less than a third of the Roman troops managed to avoid extermination. As for Valens, he was burned alive in a barricaded farmhouse, where he had taken refuge. The myth of the invincible Roman Legions came here to an end, as Rome commenced her death agony . . .

Byzantium, the Eastern half of the Roman Empire, which would last another thousand years, was quick to draw the lessons and proceeded to massacre all her soldiers of Gothic origin. In 400, the population of Constantinople similarly massacred its Gothic population. In the course of the Fifth Century the Byzantine army purged its ranks of Barbarians. Henceforth, it would be dominated by native elements.

Voltaire asked himself why the Romans in the Late Empire were incapable of defending themselves from the Barbarians, while under the Republic they had triumphed over Gauls and Cimbri. The reason, he argued, was due to the irruption of Christianity and its effects on both pagans and Christians. Among these effects, he mentioned the hatred of the old religion for the new; the theological disputes that replaced defensive concerns; the bloody quarrels provoked by Christianity; the softness that crowded out the old, austere values; the monks who supplanted farmers and soldiers; the vain theological discussions that took precedent over curbing Barbarian incursions; the divisive fragmentation of thought and will. “Christianity gained the heavens, but it lost the Empire” (Freund, 112).

Symmachus is famous for having publicly protested, when the Christians, supported by the emperor Theodosius, removed the altar of Victory from the Senate in 382. One can’t help but also think of the recent predictions by Jean Raspail in The Camp of the Saints, which criticizes both the Catholic Church and the new religion of human rights for Europe’s blindness and irresponsibility in face of the dangers posed by the extra-European immigration.

In order not to experience the same fate as the Roman Empire, France and other West European countries, lacking a Joan of Arc or Illyrian emperors, have need today of a new De Gaulle, a new Putin.

 

 

Source: “Nous vivons la fin de l’Empire romain!” http://www.europemaxima.com/?p=1782

Du terrorisme, des forces du mal et de Dostoïevski

mercredi, 29 décembre 2010

Philosophie de la non-démocratie

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Philosophie de la non-démocratie

par André WAROCH

Ex: http://www.europemaxima.com/

Le vouloir-vivre ensemble. De notre époque puante, il faudra sûrement retenir ce néologisme dont je ne connais pas l’origine. S’agit-il d’une génération spontanée ? Est-ce une traduction de l’américain ? En tout cas il s’agit, pour les journalistes français, d’une injonction adressée non seulement aux autochtones, mais à tous ceux, même d’origine immigrée, qui refusent de vivre plus longtemps au milieu d’un ramassis de tarés importés du Tiers-Monde islamique.

Les journalistes pratiquent-ils le vivre-ensemble et le vouloir-vivre ensemble ? Bien sûr que non.

Ils habitent dans les beaux quartiers, et leurs enfants vont dans des écoles privées. Ils achètent ce qu’ils ont interdit aux autres, c’est-à-dire le droit de vivre dans un environnement normal. À partir du moment où les frontières ne jouent plus le rôle de filtre social, c’est-à-dire repousser ou expulser les asociaux, le tri se fait à l’intérieur, et il s’agit alors d’une affaire de fric. Celui qui a de l’argent pourra se payer un loft dans le XVIe arrondissement, les autres seront obligés d’habiter avec les racailles. Ils ne peuvent pas habiter à Paris, où l’immobilier est trop cher pour eux, non plus en Province, parce qu’ils n’y trouveront pas de travail.

Comme je n’ai pas de campagne électorale à mener, je ne me sens pas obligé le moins du monde de resservir le couplet démagogique des « élites coupées du peuple ». Nous sommes dans un système démocratique. Les élites ont été élues par le peuple. Les trois dernières élections présidentielles ont été gagnées par l’U.M.P.,  qui gouverne sans interruption depuis 2002 et la fin de la dernière cohabitation. Des solutions alternatives ont été proposées aux Français, par des partis politiques qui prônaient la fin de l’immigration, l’expulsion des indésirables étrangers, et la prison pour les délinquants de nationalité française. Ces propositions comme ces partis ont été massivement rejetés par le peuple. À partir de là, les Français sont dans une impasse. Ils ne veulent plus de la situation actuelle, mais on leur a expliqué qu’expulser les polygames maliens sans-papiers signifierait le retour du nazisme. Nous avons donc affaire à un peuple lobotomisé. Certains en viennent à désespérer. Mais ce désespoir n’est valide que dans la mesure où on considère le système démocratique, en tout temps et en tout lieu, comme le cadre indépassable de toute société éclairée.

On aime à citer le mot de Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres ». Le prestige de Winston est tel que, comme concernant d’autres citations venues d’autres personnages de l’histoire, on ne ressent jamais le besoin de l’expliciter d’avantage. Cet argument d’autorité me paraît très insuffisant.

Imaginons que je sois emprisonné pour une raison quelconque. Me voilà dans un fourgon cellulaire, attaché par des menottes, à deux autres détenus que je ne connais pas. Par mes deux poignets, me voilà donc lié, le temps du voyage, à deux autres asociaux. Au détour d’un chemin de campagne, voilà le fourgon qui dérape, et se renverse dans un fossé. Par un miracle quasi-divin, nous voilà libre, mes compagnons d’infortune et moi, tandis que nos geôliers sont inanimés.

Nous nous enfuyons donc dans les bois, apeurés, et en même temps enivrés du parfum exaltant de la liberté. Mais ce que je ne savais pas, c’est que mes deux nouveaux amis ne sont pas des délinquants de droit commun, mais des échappés de l’asile psychiatrique. Ils se connaissent depuis longtemps, et ont développé entre eux un délire tout à fait original : ils veulent se suicider ensemble pour en finir avec ce monde qu’ils honnissent. Nous passons à proximité d’une falaise de quarante mètres, en bas de laquelle des rochers saillants n’attendent que des os à briser et des chairs à meurtrir, et les voilà qui veulent saisir l’aubaine. Comme nous sommes enchaînés, s’ils se jettent du haut de cette falaise, ils m’entraîneront dans la mort.

Je décide de mettre en œuvre le processus démocratique. Nous avons donc un débat contradictoire, au cours duquel je puise dans trois siècles d’argumentaire rationaliste occidental. J’en appelle à Rousseau, à Voltaire, à Alain Minc. À l’issue de ce débat, et toujours dans le strict respect des règles démocratiques, nous organisons un vote. Les deux fous n’ont pas changé d’avis, ils votent pour le suicide collectif. Me voilà donc en minorité. À partir de là, deux attitudes possibles : si je suis un parfait démocrate, j’accepte mon sort, et je me jette du haut de la falaise. Je n’ai pas envie de mourir, mais je dois accomplir mon devoir.

Si je ne suis pas un parfait démocrate, il ne me reste plus qu’une chose à faire : attraper une pierre et les massacrer. Ils vont essayer d’en faire autant, en ayant pour eux la légitimité démocratique, ce qui à ce moment-là n’a plus aucune espèce d’importance; nous voilà revenu à l’âge des cavernes, nous voilà revenus aux antiques lois de la jungle : tuer ou être tué.

Je me considère, dans cette France en perdition, dans la position du détenu attaché de force à des fous.

Je dénie à la majorité du peuple français, que je ne considère ni plus intelligent ni particulièrement plus sage que moi, le droit de décider à ma place ce que va devenir mon pays.

Je ne reconnais pas au peuple français le droit de couler la France. Je ne lui reconnais pas le droit de m’obliger à vivre avec des gens que je méprise et que je déteste. Je n’ai aucune envie de vivre-ensemble. Je veux vivre avec des gens normaux. C’est pour ça que j’ai déménagé. C’est pour ça que les Français déménagent, en ayant pourtant continué à voter pour les hommes qui ont mis en œuvre les politiques d’immigration qui les ont poussé à déménager. Les Français ne sont pas seulement lobotomisés, ils sont schizophrènes.

La démocratie ne peut fonctionner que quand tout le monde est déjà à peu près d’accord sur l’essentiel. En Afrique, elle n’est qu’une gigantesque farce, puisque chacun vote pour le candidat de sa tribu, quelque soit son programme. Les citoyens d’une même nation ne se sentent aucun destin commun.

La France de 2010, je la dégueule en y mettant tout mon cœur. Si on l’enterre un jour, comptez sur moi pour aller pisser sur sa tombe.

André Waroch


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